Selon des études publiées (1) (2) dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Invs, le radon, même à faible dose, augmente le risque de cancer du poumon. Selon une première étude sur le risque de cancer du poumon associé à l’exposition aux produits de désintégration du radon, un gaz d’origine naturelle, dans les habitations, le radon est cancérigène et ce même à faibles doses.

Le radon favorise le développement de cancer du poumon. Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle qui se concentre dans les habitations mals ventilées. Pour l’Invs, c’est un agent cancérigène pulmonaire certain chez l’homme. Qui plus est, l’exposition de l’ensemble de la population française à des concentrations très variées de radon dans les habitations pose la question de son impact en termes de santé publique.

En France, les régions riches en radon sont la Bretagne, le Massif Central, les Vosges et la Corse. La Creuse, la Lozère et la Corse-du-Sud ont, dans les habitations, des doses supérieures à 250 Bq/m3. Les taux les plus faibles en radon dans les habitations se situent dans les Landes avec 28 Bq/m3, en raison de la nature sédimentaire des sols.

De son côté, pour l’OMS (3), « lorsqu'on inhale le radon lui-même, la plus grande part est expirée avant qu'il ne se désintègre. Une petite partie du radon inhalé et de ses descendants peut passer des poumons dans le sang puis aux autres organes. Les doses correspondantes et le risque cancéreux qui s'y associe sont toutefois négligeables en comparaison du risque de cancer pulmonaire, » précisant que « l'accroissement du risque de cancer pulmonaire est le principal danger résultant d'une forte exposition au radon. Cela a été bien établi par de nombreuses études sur les mineurs d'uranium ».

L’OMS fait aussi part de récents travaux menés en Europe, en Amérique du Nord et en Chine qui ont confirmé que le radon dans les habitations jouait à l'échelle mondiale un rôle substantiel dans l'apparition des cancers pulmonaires. Selon ces récentes estimations, 6 à 15 % des cancers pulmonaires seraient imputables au radon.

Une première analyse a consisté à mesurer les risques relatifs de cancer du poumon et la concentration du gaz radon dans des habitations occupées au cours des 5 à 34 dernières années mesurée en becquerels (nombre de désintégrations de radon par seconde) par mètre cube (Bq/m3) d’air domestique.
Dans les habitations des individus atteints de cancer du poumon, la concentration moyenne en radon était de 104 Bq/m3. Le risque de cancer du poumon augmente de 8,4 % (intervalle de confiance à 95 % de 3,0 % à 15,8 %) par accroissement de 100 Bq/m3 de radon mesuré (P=0,0007).

Pour les auteurs, la relation entre la dose de radon et le cancer du poumon semble être linéaire sans seuil minimal et reste significative (P=0,04) lorsque l’analyse se limite aux individus occupant des habitations où la concentration en radon est <200 Bq/m3. L’exposition au radon domestique présente donc un risque significatif, en particulier chez les fumeurs et les anciens fumeurs récents, et démontre que le radon est à l’origine d’environ 2 % de tous les décès attribuables au cancer en Europe, ajoute l’Invs.

La concentration en radon dans une habitation dépend en fait de la quantité d'uranium présente dans les roches ou le sol sur lequel elle est construite, des voies d'infiltration et des échanges d'air entre l'intérieur et l'extérieur.

Par ailleurs, une autre étude utilisant l’ensemble des données disponibles sur la relation entre exposition au radon et risque de cancer du poumon et sur l’estimation des expositions de la population française, le nombre annuel de décès par cancer du poumon qui serait attribuable à l’exposition domestique au radon en France métropolitaine varie de 1 234 à 2 913 en fonction des relations exposition- réponse utilisées. Ces chiffres montrent que l’exposition domestique au radon constitue un enjeu majeur de santé publique en France.

De nombreux pays ont fixé à 200–400 Bq/m3 la valeur à partir de laquelle des mesures doivent être prises pour diminuer la concentration en radon dans l'air à l'intérieur des habitations. D'autres pays ont adopté des niveaux d'intervention plus élevés ou plus bas.

Toutes ces études concordent sur l'estimation de l'ampleur du risque de développer un cancer du poumon lorsque l’on est exposé au radon dans son habitation.

Sources :
(1) Exposition au radon dans les habitations et risque de cancer du poumon : analyse conjointe des données individuelles de 13 études cas-témoins européennes - BEH 15 mai 2007 - INVS
(2) Évaluation de l’impact sanitaire de l’exposition domestique au radon en France - BEH 15 mai 2007 - INVS
(3) Radon et cancer – Organisation mondiale de la santé

Retrouvez toutes les actualités de l'environnement, du développement durable et de la santé du jour

Vous aussi réagissez sur les actualités de l'environnement, du développement durable et de la santé	Lire aussi sur ce sujet les actualités suivantes : Pas d'article sur ce sujet
	Réagir à cet article, donner son opinion ? Cliquer ici Recevoir la newsletter de l'environnement ? Cliquer ici Lire tous les articles liés à cette thématique ? Cliquer ici