L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement (Afsset), vient d’annoncer que les éthers de glycol vont faire l’objet d’études toxicologiques plus approfondies et ce pour améliorer la protection de la santé humaine. Les éthers de glycol rentrent dans la composition des détergents ménagers, des cosmétiques, des peintures, des colles, des vernis, des désodorisants d’appartement, ... [1].

Ces derniers ont été employés pour la première fois dans les années 70 pour remplacer certains solvants jugés trop nocifs et inflammables. Dans son communiqué, l'Afsset rappelle que les éthers de glycol et leurs nombreux dérivés souffrent encore de méconnaissance et de données incomplètes malgré une réglementation française et européenne assez stricte a ce sujet [2].

Les éthers de glycol sont des substances incolores, ayant une odeur agréable éthérée. Ils sont modérément volatils. Ces derniers sont connus pour être d’excellant solvants. Ils pénètrent facilement dans l'organisme, par voie cutanée ou pulmonaire ou dans quelques cas par voie digestive. Ces derniers sont amphiphiles (solubles dans l'eau et les graisses), ce qui facilite leur pénétration cutanée [3].

Les risques sur la santé sont multiples. Des études ont montré que des salariés exposés aux éthers de glycol développent des cytopénies sanguines à priori d'origine centrale, médullaire. Cytopénies qui touchent en particulier la lignée des polynucléaires neutrophiles. Ce phénomène, généralement réversible, disparaît à l'arrêt de l'exposition. D’autres études épidémiologiques ont révélé un lien entre l'infertilité masculine et l'exposition professionnelle aux éthers de glycol (EGME, EGEE et leurs acétates), de même que pour les femmes. Par ailleurs, certains éthers de glycol sont capables de pénétrer dans les noyaux des cellules et d'altérer la structure du génome et son fonctionnement ce qui peut avoir de graves conséquences sur la croissance et le développement cellulaires [4].

Selon l’INRS, dans le cadre de la directive 67/548/CEE, concernant la classification, l'emballage et l'étiquetage des substances dangereuses, 13 dérivés de l'éthylène glycol et 9 du propylène glycol font l'objet d'une classification et d'un étiquetage harmonisés ; 9 autres dérivés de l'éthylène glycol et 3 du propylène glycol sont en cours de classification. Les éthers de glycol les plus utilisés ont été expertisés au niveau européen, les indications de risques reflètent donc généralement bien leur toxicité [5].

Aussi, l’Afsset déclare dans son communiqué que les produits qui contiennent ces substances chimiques doivent comporter un étiquetage précisant des mentions telles que « toxiques », « nocifs », « risque d’altération de la fertilité » ou encore « risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant ».

En France, 30 000 tonnes d'éthers de glycol en moyennes sont utilisées par an, dont 17 000 tonnes de la série éthylénique ; 12 500 tonnes de la série propylénique ; 8 éthers de glycol de la série éthylénique et 5 de la série propylénique sont commercialisés à plus de 500 tonnes. L’Afsset explique que les nouvelles études porteront essentiellement sur la série propylénique, la plus utilisée en ce moment. Ces derniers permettront de mieux cerner les modalités d’action des éthers de glycol dans l’organisme.

[1] Le journal de la santé, LJS.com. Véronique Molénat, Paris, le 27/04/07. Ethers de glycol: en savoir plus sur leur toxicité.
[2] Le Nouvel Observateur. Ethers de glycol: l'Afsset recommande de poursuivre les études toxicologiques. AP | 26.04.2007 | 17:24
[4] caducee.net. Elisabeth Faure, août 2000. Les éthers de glycol ; Quels risques pour la santé ?
[3]Caducee.net. Elisabeth Faure, août 2000. Les éthers de glycol
[5] INRS. Dossier Ethers de glycol

Retrouvez toutes les actualités de l'environnement, du développement durable et de la santé du jour

Vous aussi réagissez sur les actualités de l'environnement, du développement durable et de la santé	Lire aussi sur ce sujet les actualités suivantes : Pas d'article sur ce sujet
	Réagir à cet article, donner son opinion ? Cliquer ici Recevoir la newsletter de l'environnement ? Cliquer ici Lire tous les articles liés à cette thématique ? Cliquer ici