Le cancer du col de l'utérus figure au deuxième rang des cancers les plus fréquents parmi les femmes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce cancer est à l’origine de 270.000 décès en 2006, contre 250.000 en 2005, soit une augmentation de augmentation de 8% en un an. Plus de 500 000 nouveaux cas de cancer du col ont été enregistrés en 2005, dont 90% dans des pays en développement [1].

Toujours selon l’OMS, le cancer du col de l'utérus, devrait causer près de 25 pour cent de décès supplémentaires au cours des 10 prochaines années. Le dépistage actuel du cancer du col utérin est basé sur le frottis cervico-vaginal. En France, selon l’Institut National du Cancer, il représente la 4ème cause de mortalité par cancer des femmes après le sein, le poumon et l'endomètre (3700 cas par an dont 2500 mortels).

L’infection à papillomavirus (HPV) [2] à l’origine de ce cancer, est actuellement la maladie sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. Cependant cette infection est mal connue. Selon une étude présentée au congrès de l'American Association for Cancer Research en novembre 2006, les femmes sont mal informées du lien entre l'infection par le Papillomavirus humain et le risque de cancer du col de l'utérus [3]. « 40 % des femmes ont entendu parler de ce virus. Mais seulement 20 % de celles-ci savent qu'il favorise la survenue d'un cancer du col de l'utérus. 64 % de l'ensemble des femmes sont informées qu'il est sexuellement transmissible et 79 % qu'il est susceptible de provoquer des lésions du col de l'utérus » révèle cette étude.

Selon le Dr Howard Zucker, Sous directeur général de l'OMS pour Technologie de la santé et les produits pharmaceutiques « De nouveaux vaccins contre le PVH dans le monde en développement pourraient sauver des centaines de milliers de vies humaines s'ils sont administrés de manière efficace ». Un vaccin contre ce type de cancer est disponible en Europe depuis le mois de septembre 2006, et prévient efficacement les infections à PVH de types 16 et 18, responsables d'environ 70 pour cent de tous les cancers du col de l'utérus, ainsi que les infections par les types 6 et 11, qui provoquent près de 90 pour cent des condylomes acuminés.

Pour ce cancer, comme pour les autres, le dépistage précoce augmente les chances de réussite des traitements. Cependant, toutes les femmes n’y ont pas systématiquement accès. Dans les pays développés, beaucoup de femmes bénéficient d’un dépistage régulier, qui, bien qu’il ne soit pas extrêmement sensible, permet de prendre en charge précocement les femmes ayant un frottis anormal et ainsi réduire la gravité de ce cancer. Dans les pays en développement, le cancer du col utérin, de même que celui de l’anus, est considéré comme une pathologie définissant un stade du Sida. Par manque de dépistage, c’est souvent à travers un dépistage de l’infection par le HIV que l’on décèle ce cancer dans ces pays. Pour l’OMS « la mobilisation de ressources destinées à renforcer les systèmes de santé et à acheter des vaccins contre le PVH, tant sur le plan national qu'international, doit constituer une priorité et des moyens inédits doivent être trouvés pour financer l'introduction du vaccin contre le HPV ».

[1] Communiqué de presse conjoint OMS/FNUAP, décembre 2006. De nouveaux vaccins contre le cancer du col de l'utérus très prometteur pour le monde en développement.
[2] Les papillomavirus humains (HPV) sont un groupe de petits virus à ADN qui infectent spécifiquement les épithelia de la peau ou des muqueuses. Ils induisent généralement des lésions hyperprolifératives bénignes telles que verrues, papillomes ou condylomes. Certains types de papillomavirus humains sont associés à des tumeurs malignes, notamment le cancer du col de l'utérus associé neuf fois sur dix à un papillomavirus. https://www.caducee.net/DossierSpecialises/gyneco-obstetrique/papillomavirus.asp
[3] Institut National du Cancer. Les femmes sous-estiment les risques liés au Papillomavirus. https://www.e-cancer.fr

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