Vatican - Le Vatican devrait prochainement publier un document sur l'utilisation du préservatif dans la lutte contre le sida. Un comité de théologiens et de scientifiques étudie actuellement cette question, à la demande du pape Benoît XVI, d'après les propos du cardinal Javier Lozano Barragàn, qui dirige la Congrégation pour la santé au Vatican. « Il s'agit d'un sujet très difficile et délicat qui demande de la prudence », a dis Mgr Barragàn, au quotidien romain « La Repubblica. » Ce serait une levée partielle sur « un tabou » qui suscite depuis longtemps le tollé de l'opinion contre le Vatican, notamment des médecins et scientifiques confrontés à la pandémie du virus du sida.

Cela faisait plusieurs années que des hauts prélats admettent en public que l'usage du préservatif pourrait être un « moindre mal » dans certains cas. Depuis l'encyclique Humanae vitae du pape Paul VI, publiée en 1968, le préservatif fait partie des moyens non naturels de contraception que l'Eglise condamne, car, selon elle, ils font obstacle au développement de la vie humaine contenue dans toute relation sexuelle.

Vatican assouplissement sur le préservatif pour lutter contre le sida

La semaine dernière le cardinal milanais Carlo Maria Martini, avait lui aussi avancé que les préservatifs pouvaient constituer un « moindre mal ». Dans une entrevue à l'hebdomadaire italien « L'Espresso », Mgr Martini avait cependant précisé que l'abstinence et la fidélité demeuraient préférables aux préservatifs. Par ailleurs, il précisait qu'il « n'est pas nécessairement souhaitable que les autorités religieuses se chargent de la promotion des préservatifs ».

Lors de cet entretien, Mgr Martini avait même affirmé que l'avortement ne devait pas être criminalisé « Il est positif que la légalisation de l'avortement ait contribué à réduire les avortements clandestins », qui mettent en danger la vie des femmes qui y recourent. »

En 1995, Alfonso Cardinal López Trujillo, Président du Conseil Pontifical pour la Famille au Vatican, écrivait qu'« en invoquant la nécessité d'éduquer les futurs jeunes au "sexe sûr", dans le cadre de la lutte contre la diffusion du sida. Dans ce contexte, les parents doivent refuser la promotion de ce soit-disant "sexe sûr" ou "sexe plus sûr", qui vient d'une politique dangereuse et immorale, basée sur l'illusion que le préservatif donne une protection adéquate contre le sida. Les parents doivent insister sur le fait que la seule éducation vraie et sûre à donner aujourd'hui aux enfants pour prévenir cette contagion est une éducation à la continence en-dehors du mariage et à la fidélité dans le mariage. »

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