Aujourd'hui les entreprises se préoccupent encore peu des effets nocifs de leurs productions et transports de celles-ci, les premiers pas qui sont faits par certains sont encore rares. Les moyens de transport utilisés pour acheminer les marchandises d'un point A à un point B sont essentiellement routiers qui pourtant ont un impacte très important sur l'environnement en terme de pollution.
Le Grenelle de l'environnement a fixé en 2007 les premiers projets et objectifs. Ce qui commence à porter, petit à petit ses fruits, bien que beaucoup de chefs d'entreprises y voient encore peu d'intérêt. Les freins sont également de l'ordre de l'information. Grand nombre d'entreprises seraient intéressées par des «éco-gestes », dès possibilités de protéger l'environnement activement mais peu d'informations sont directement données aux citoyens.
L'effet de serre repose principalement sur cinq types de gaz : La vapeur d'eau, elle est responsable de près de trois quarts de l'effet de serre total. Le dioxyde de carbone (Co2), c'est le deuxième gaz à effet de serre avec 20 % de l'effet total. Le méthane, l'oxyde nitreux (N2O) et les gaz industriels (SF6, PFC, HFC).
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Les enjeux climatiques de la logistique. Les risques et conséquences écologiques d'une logistique inconsciente sont connues et fréquentes, pourtant les alternatives existent. |
Tous ces gaz ont une propriété extrêmement importante : ils ne connaissent pas de frontières. En quelques dizaines de jours une émission locale est transportée par les vents qui balayent notre planète et diluée dans l'intégralité de l'atmosphère. C'est ce qui fait que la concentration en gaz à effet de serre (gez) est à peu près la même partout sur la planète, à l'exception de la vapeur d'eau qui peut rapidement retomber en pluie. Par conséquent, l'émission d'une même quantité d'un gaz à effet de serre donnée a le même impacte sur le climat quelle ai lieu à Paris, Washington ou Pékin.
Les conséquences de ces transports routiers sont notamment l'émission de presque 130 millions de tonnes de cCo2 par an. Sans compter les moyens spécifiques comme le transport frigorifique. C'est pourquoi, la fédération nationale des transports routiers propose notamment que la vitesse des poids lourds sur autoroute soit limitée à 80 km/h au lieu de 90km/h actuellement. Cet abaissement de 10km/h permettrait un gain par véhicule de 1,3 à 2 litres/100km. Un poids lourd consommant en moyenne 35 litres au 100 km, cela représenterait une économie de 3,7 à 5,7% de sa consommation. Ce sont donc de 500 à 700 millions de litres de gazole qui pourraient être économisées soit 1,3 à 2 millions de tonnes de CO2. Ces impactes sont d'autant plus importants car souvent les camions repartent vides à leur point de départ.
Des alternatives existent. Au lieu de transporter par la route ce qui pollue fortement, des alternatives comme les réseaux fluviaux ou maritimes sont tout à fait compétitifs. Nous en avons tous conscience, la mer qui couvre 70% de la surface de notre globe, représente un enjeu majeur pour l'avenir parce que les océans et les mers sont essentiels à notre planète et ses habitants. Les espaces maritimes demeurent en effet l'enjeu géostratégique majeur du siècle qui débute.
Ainsi le Grenelle de la Mer a vu le jour tout récemment le 27 février 2009. Un autre projet a été élaboré il y a peu entre l'Espagne et la France : Le lancement des autoroutes de la mer. Le principe des autoroutes de la mer est de transporter des camions par navires, dans des conditions optimales de qualité de service, de régularité et de coûts. Les autoroutes de la mer doivent permettre de désengorger certains axes routiers et permettre aussi un transport plus respectueux de l'environnement. Cette démarche est jugée exemplaire par Jean Louis Borloo et le Grenelle Environnement.
La France s'est en effet fixée comme objectif de faire évoluer la part du Fret non routier de 14 % à 25 % d'ici 2020. Des entreprises comme ctmv, la Compagnie de Transport Maritime à la Voile s'engage à considérer les enjeux écologiques comme une priorité commune et à faire de la France un pays exemplaire en matière de développement durable. Ils se sont spécialisés dans le transport de vins par voiliers. Ils se sont fixé comme objectif de faire naviguer la flotte au minimum à 75% du temps à la voile, dans les règles de sécurité reconnues internationalement.
Pour toutes les manoeuvres irréalisables à la voile ils mettent en oeuvre les technologies les plus performantes pour limiter les rejets de CO2. En se dotant d'une flotte de navires marchands à voile, CTMV s'engage avec l'utilisation de l'énergie renouvelable à répondre aux impératifs environnementaux et aux préoccupations des citoyens. Pour acheminer les marchandises des clients du Sud de la France jusqu'à la flotte basée à Bordeaux, CTMV a également passé des partenariats pour utiliser le Canal du Midi, ouvrage historique de 1667 classé Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Ecologiquement plus propre que le transport routier, le transport fluvial consomme en effet 5 fois moins de carburant. En complément de l'activité fluviale, l'entreprise utilise le transport ferroviaire.
L'Ademe (agence de l'environnement et de la maîtrise d'energie) lance également de nombreux projets dont certains sont subventionnés partiellement par l'Etat comme le bilan Carbone, afin d'inciter les entreprise à prendre les dispositions nécessaires. Le bilan Carbone consiste à évaluer l'impacte d'une entreprise sur l'environnement en unités carbones. Il a pour but de mettre en évidence les points forts et faibles de l'entreprise en terme d'écologie et de proposer des améliorations.
Cet outil permet aussi de se positionner sur le marché par rapport aux concurrents plus ou moins polluants. Les actions de réduction des émissions connaissent cependant des limites. Dans le cadre des technologies, et des organisations actuelles, il peut devenir très difficile ou coûteux de réduire ses émissions autant qu'ils seraient souhaitables. D'où l'idée, en complément, de compenser ses émissions en finançant une réduction d'émissions équivalente chez un autre acteur.
Si rien n'est entrepris, les émissions de CO² dues au transport devraient augmenter en Europe de 50% d'ici 2010 (SOURCE U.E.). Les solutions existent, mais seront elle appliquées à temps ?