La science a été harponnée par la Commission baleinière internationale (CBI) au profit d'un compromis politique, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). A l'issue de trois jours de réunion d'intersession de la Commission baleinière internationale (CBI), cette dernière a donné le feu vert à ce que les pro-conversation considèrent comme un dangereux changement de cap mettant en danger l'avenir des baleines.
« Il y a plusieurs années, la Commission qui compte 84 nations parties, a élaboré une procédure scientifique précise appelée Procédure de gestion révisée (RMP) permettant de garantir que les quotas de prélèvement alloués dans le cadre de futures chasses à la baleine de type commercial seraient calculés sur la base d'une exploitation durable grâce à des procédures scientifiques éprouvées. »
« A l'issue d'une réunion d'intersession à Rome, la Commission Baleinière Internationale (CBI) a accepté de court-circuiter cette procédure scientifique en autorisant un petit groupe de travail (SWG) composé de pays membres, à développer un ensemble de propositions de compromis visant à permettre une reprise de la chasse commerciale à la baleine sur la base de quotas définis pour une période de cinq ans plutôt que sur la base d'une approche durable à long-terme. »
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La science a été harponnée par la Commission baleinière internationale (CBI) au profit d'un compromis politique, estime Ifaw, donnant le feu vert a un dangereux changement de cap mettant en danger l'avenir des baleines.  |
L'objectif de cette démarche est d'obtenir une approbation unanime de la CBI pour ce compromis lors de la session annuelle qui se tiendra sur l'île de Madère au mois de juin 2009.
A Rome, Patrick Ramage, Directeur du programme global de protection des baleines d'IFAW estime que « la science a été sacrifiée au profit des chasseurs de baleines. Actuellement, la chasse à la baleine à des fins commerciales est pratiquée par des pays membres de la CBI qui exploitent plusieurs failles et exemptions de la Commission empêchant celle-ci d'exercer le moindre contrôle.
Ainsi, la flotte japonaise chasse ouvertement les baleines à des fins soi-disant « scientifiques » en s'auto-délivrant ses propres permis. Les pays pro-conservation, membres de la CBI, espèrent de ce fait qu'en autorisant le Japon à pratiquer provisoirement une chasse à la baleine côtière sur la base de quotas appropriés, ce dernier, en retour, limitera de lui-même ses opérations de « chasse scientifique ».
Ces cinq dernières années, la flotte japonaise a harponné près de 5000 baleines parmi lesquelles des rorquals communs, des rorquals boréaux, des cachalots, des baleines de Minke et des rorquals de Bryde dans l'Antarctique et le Pacifique Nord, à des fins supposées scientifiques. Le propre Comité scientifique de la Commission, lors d'une révision du programme scientifique japonais, concluait en 2007, que les questions auxquelles ce programme se destinait à répondre à savoir le taux de mortalité naturelle des baleines par exemple, restaient sans réponse en dépit des milliers de baleines tuées.
M. Ramage ajoute que « le message délivré aujourd'hui par la Commission a été de faire fi de la science, d'oublier l'approche durable mais de se lancer toutes voiles dehors vers la recherche d'un compromis! La Commission ferme les yeux sur la chasse à la baleine menée actuellement par l'Islande et la Norvège ainsi que sur le commerce international de la viande de baleine repris récemment par ces deux pays. »
« La CBI et ses pays membres se perdent en futilité pendant que les mesures scientifiques et juridiques destinées à assurer la conservation des baleines pour les générations futures s'envolent en fumée », précise M. Ramage