L'énergie solaire, éolienne et la biotech ont fait des bénéfices records l'an dernier et pourraient continuer à prospérer dans les années à venir, mais les compagnies doivent pour cela survivre à la crise financière mondiale, d'après ce qu'indique un rapport publié mardi.
Le rapport Clean Edge indique ainsi que les revenus mondiaux générés par ces trois secteurs de l'énergie propre sont passés de 75,8 milliards de dollars en 2007 à 115,9 milliards de dollars en 2008. Cependant, cette performance ne devrait pas être renouvelée cette année.
« Nous prévoyons une croissance sur le long terme mais en 2009, nous constaterons probablement une stagnation voire une diminution des revenus. L'année 2009 est l'année à passer » a déclaré Ron Pernick, l'un des auteurs du rapport intitulé « Les tendances 2009 pour l'énergie propre ».
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La France a ajouté 950 mégawatts de capacité d'énergie éolienne à son réseau l'an dernier. |
Le nombre d'emplois dans le secteur des technologies propres devrait passer de 600 000 l'an dernier à 2,6 millions en 2018, d'après le rapport.
Actuellement, le programme de stimulation économique proposé par le gouvernement américain contribue à renforcer cette tendance, avec plus de 70 milliards de dollars investis en dépenses directes et en crédits d'impôts pour ce secteur.
Parmi ces 70 milliards, 4,5 milliards de dollars aideront à améliorer les « réseaux intelligents » électriques afin de réduire la consommation aux heures de pointe et d'encourager les consommateurs à mieux gérer leur utilisation d'électricité.
Les compagnies qui fabriquent les équipements nécessaires pour réaliser ces « réseaux intelligents » ont été soutenues par le capital-investissement, qui représentait 3,35 millions d'investissements dans les énergies propres l'an dernier aux Etats-Unis.
Les énergies solaire et éolienne nécessitent des réseaux électriques modernisés pour amener l'électricité de régions peu peuplées jusqu'aux consommateurs, et le plan de stimulation économique des Etats-Unis prévoit de consacrer 17 milliards de dollars pour cela.
Des lignes électriques sont construites au Texas, dans le Michigan, aux Dakotas et dans l'Iowa.
En Europe, la compagnie électrique Imera Power d'Irlande dépense 5,6 milliards de dollars pour relier des fermes éoliennes offshore aux marchés de Grande-Bretagne, d'Irlande, de France, de Belgique et d'Allemagne.
Parfois, le vent ne souffle pas et le soleil ne brille pas, c'est pourquoi le stockage de ces énergies propres est nécessaire. Une batterie sodium-souffre de haute capacité (1 mégawatt) fabriquée par le groupe NGK Insulators au Japon est actuellement testée dans un parc éolien du Minnesota aux Etats-Unis.
Une seconde solution est de stocker la chaleur au lieu de l'électricité. Les groupes SkyFuel, SolarReserve, Abengoa Solar et Andasol construisent actuellement des usines de sel en fusion pour stocker la chaleur du soleil pour l'utiliser dans les turbines à vapeur. Ces expériences se basent sur l'idée qu'il est plus « facile de stocker de la chaleur que des électrons » indique le rapport.
L'énergie propre peut aussi être une question de stratégie. Une des raisons qui a poussé l'Europe à prendre des initiatives dans le domaine des énergies propres a été l'incertitude concernant l'approvisionnement en gaz par la Russie, cette incertitude étant liée à des troubles politiques, d'après le rapport.
L'énergie éolienne, déjà populaire en Allemagne et au Danemark, a vu sa capacité doubler en Turquie l'an dernier, tandis que la Pologne a augmenté de 71% sa capacité. L'énergie éolienne est développée en Bulgarie, en Espagne, au Belarus, en Pologne, en Roumanie, en Hongrie, et en estonie.
La France, qui dépend largement de l'électricité nucléaire, a ajouté 950 mégawatts de capacité d'énergie éolienne à son réseau l'an dernier.