Le ralentissement économique n'est pas « une excuse » pour négliger la lutte contre le changement climatique qui pourrait aggraver le problème des pénuries d'eau avec la moitié des habitants de la planète concernés d'ici 2050, d'après ce que les délégués ont déclaré lors de l'ouverture de la conférence sur le climat à Poznan lundi.
Le futur Président des Etats-Unis, Barack Obama a aussi été félicité lors de cette conférence qui rassemble 10700 délégués de 187 nations, pour avoir prévu des objectifs ambitieux pour les Etats-Unis de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« Notre travail sur l'environnement ne devrait pas dépendre de la situation économique » a déclaré le Premier Ministre polonais Donald Tusk lors de l'ouverture de la conférence alors que beaucoup craignent que la crise économique ne freine les efforts réalisés par les pays pour élaborer un nouveau traité de lutte contre le changement climatique.
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Notre travail sur l'environnement ne devrait pas dépendre de la situation économique 
Donald Tusk, Premier Ministre de la Pologne |
« Nous devons comprendre, et faire de cette idée l'idée phare de cette conférence, qu'il y a déjà eu des crises financières dans le passé et qu'il y en aura encore à l'avenir » a-t-il ajouté.
La conférence qui a lieu dans la ville polonaise de Poznan est un meeting intermédiaire dans un processus de deux ans de négociations lancé à Bali en Indonésie l'an dernier pour élaborer un nouveau traité de lutte contre le changement climatique qui devrait être conclu à Copenhague à la fin de l'année 2009 pour succéder au Protocole de Kyoto.
Les dirigeants de l'Indonésie, de la Pologne et du Danemark ont déclaré que le monde devrait saisir cette opportunité pour passer à une économie plus verte alors que les gouvernements essayent de lutter à la fois contre la crise financière et la crise climatique.
« L'urgence de la première n'est pas une excuse pour négliger l'autre » ont déclaré ces dirigeants.
Rajendra Pachauri, directeur du Groupe Intergouvernemental d'Experts des Nations Unies sur l'Evolution du Climat (GIEC), a déclaré que de nombreux individus n'avaient pas encore conscience des risques que pourrait entraîner « un changement irrémédiable » si le monde n'agit pas.
Pour illustrer ses propos, il a déclaré que le nombre de personnes vivant dans des vallées où l'eau manquait pouvait passer de 1,1 milliards en 195 à plus de 4,3 milliards d'individus en 2050. La population mondiale devrait passer de 6,7 milliards d'individus en 2008 à 9 milliards d'ici 2050.
Il est également possible que la calotte glaciaire du Groenland fonde. Par ailleurs, jamais autant d'espèces d'animaux et de plantes n'ont été menacées d'extinction, a-t-il indiqué.
Yvo de Boer, directeur du Secrétariat des Nations Unies pour le Changement Climatique, a déclaré que le monde devait accélérer le travail. « Le temps passe, le travail doit passer à un niveau supérieur » a-t-il commenté.
Le Premier Ministre du Danemark Anders Fogh Rasmussen a félicité les politiques proposées par Barack Obama après des années de disputes entre l'Europe et Washington à propos des politiques environnementales du Président G.W. Bush, qui a exclu les Etats-Unis du protocole de Kyoto.
« Je suis très heureux de voir que Barack Obama prévoit des politiques énergétiques et climatiques ambitieuses » a-t-il déclaré.
Yvo de Boer a également qualifié les politiques de Barack Obama « d'ambitieuses ».
Le futur président des Etats-Unis prévoit de ramener les émissions de gaz à effet de serre de son pays aux niveaux de 1990 d'ici 2020. Les émissions des Etats-Unis sont actuellement supérieures de 14% aux taux de 1990.
En Europe, le ralentissement économique a remis en question les coûts de réalisation de l'objectif proposé par l'Union Européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990.
Donald Tusk a déclaré « nous sommes très proches d'un accord » mais n'a pas donné plus de détails. La Pologne obtient 93% de son électricité grâce au charbon et veut obtenir des concessions sur un paquet législatif qui devrait être conclu lors d'un sommet du 11 et 12 décembre des leaders européens.
Des écologistes ont remis à la Pologne l'oscar du « Fossile du Jour », une statuette donnée à la délégation considérée comme celle qui obstrue le plus les négociations.