Un nouveau type de coeur artificiel, dit total, pourrait voir le jour en France sous l'impulsion du Pr Alain Carpentier, spécialiste de chirurgie cardio-vasculaire à l'Hôpital européen Georges Pompidou à Paris, et de Matra, filiale d'EADS.
Ce coeur artificiel français total devrait en effet être réalisé par une entreprise biomédicale, le GIE Carmat (Groupement coeur artificiel total Carpentier Matra Carmat) qui est la contraction de « Carpentier » et de « Matra », du groupe européen de défense et d'aéronautique EADS. La société Carmat, dont le premier dépôt légal remonte à 2005, bénéficie du soutien d'Oséo, la banque publique d'aide aux petites et moyennes entreprises.
Le professeur Alain Carpentier, qui est le directeur du laboratoire d'études des greffes et prothèses cardiaques de l'Hôpital européen Georges Pompidou de Paris, vient en effet de dévoiler le premier prototype de coeur humain artificiel implantable. Ce coeur humain artificiel est le résultat de vingt ans de recherche et de développement.
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Le professeur Alain Carpentier, directeur du laboratoire d'études des greffes et prothèses cardiaques de l'Hôpital européen Georges Pompidou de Paris, a dévoilé le premier prototype de coeur humain artificiel implantable 
(illustation sans rapport) |
Un nouveau type de coeur artificiel, qui ressemble à un coeur humain, pourrait donc bien voir le jour dans les prochaines années en vue de remplacer définitivement un coeur malade, et de pallier à la pénurie d'organes. Le Pr Alain Carpentier a annoncé à l'AFP, ce lundi, qu'un coeur artificiel total allait être produit en quinze exemplaires en vue d'une implantation « d'ici deux ans et demi » pour essai chez l'homme.
Ce coeur artificiel français est composé de matériaux biocompatibles et d'électronique, et, selon Les Echos, il a la capacité « de réagir automatiquement à tout changement des besoins de l'organisme par des variations du débit, de la fréquence cardiaque ou de la pression artérielle. »
L'insuffisance cardiaque est l'une des principales causes de décès en France, on compte entre 10 000 et 30 000 décès par an. En effet, 600 000 patients sont atteints d'insuffisance cardiaque. Dans les formes les plus sévères de la maladie, et en dépit des progrès effectués en matière de traitement médicamenteux, la mortalité atteint 20 à 30 % par an.
Or, la transplantation cardiaque, traitement ultime de l'insuffisance cardiaque terminale reste limitée par la pénurie d'organe à environ 350 greffes cardiaques par an en France. Par contre, depuis les premiers travaux expérimentaux de Michael de Bakey et la première implantation d'un coeur artificiel effectuée par Kantrovitz le 11 février 1966 chez un patient de 33 ans, de nombreux systèmes d'assistance circulatoire mécanique ont été développés.
La mise au point de ce coeur artificiel français a été menée dans le plus grand secret au sein du GIE Carmat (Carpentier-Matra), issue d'EADS. Le prototype aurait nécessité pas moins de 55 millions d'euros d'investissement, et les premiers essais cliniques pourraient commencer d'ici à deux ans.
A noter que le 14 janvier dernier, un premier patient avait été implanté d'un coeur artificiel gauche par le Professeur Camille Dambrin, de l'équipe de chirurgie cardio-vasculaire du Professeur Alain Cérène (Pôle cardiovasculaire et métabolique ' Hôpital de Rangueil - CHU Toulouse).
Selon l'AFP, il y aurait eu à ce jour 900 implantations de coeur artificiel au monde, avec une durée de survie moyenne des patients de 4 ans.