Selon Alcimed, si les filières de valorisation et de recyclage du verre, des métaux et des déchets de papiers cartons atteignent des taux de récupération en général supérieurs à 60%, le taux de valorisation des déchets plastiques est quant à lui très inférieur. Or, certaines filières de recyclage et de valorisation des matières secondaires issues de déchets plastiques commencent à se structurer.

La société de conseil en marketing stratégique Alcimed a mené une enquête sur ce nouveau marché qu'est celui du recyclage et de la valorisation des déchets plastiques en France, une matière première secondaire (MPS).

Publicité

Il y a une dizaine d'année, les industriels français étaient plutôt réticents à réintégrer des matières recyclées (« matières premières secondaires ») dans leur processus de production. Désormais, les industriels sont de plus en plus nombreux utiliser des matières premières secondaires (MPS), car, selon Vanessa Godefroy, responsable de l'activité énergie chez Alcimed, c'est « un puissant outil de communication face à des consommateurs de plus en plus exigeants et sensibles aux démarches responsables des entreprises », mais l'utilisation de matière première secondaire (MPS) est « aussi et surtout une source d'économies non négligeable ».

Les industriels sont de plus en plus nombreux utiliser des matières premières secondaires (MPS).

Les matières premières secondaires (MPS) ont notamment l'avantage, selon la qualité, d'avoir un prix très inférieur à celui de la matière vierge issue des voies classiques de fabrication. A titre d'exemple, les poudrettes issues de la récupération de pneus usagés et qui servent à fabriquer des sols sportifs souples, des roues pleines ou qui sont incorporés en sous-couches routières, en fonction de leur granulométrie et de leur qualité, ont des prix qui peuvent atteindre à al vente de 250 à 400 euros par tonne.

Les matières plastiques issues des Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) peuvent varier de 200 à 250 euros par tonne pour certains grades d'ABS/PC, à environ 1 000 euros par tonne pour du polypropylène, la tonne de polypropylène vierge coûtant de 1 500 à 2 000 euros.

De plus, en raison de traitements de plus en plus sophistiqués, la qualité des matières premières secondaires (MPS) tend à se rapprocher de celle des matières vierges, mais cela induit de nouveaux coûts.

Sur ce marché des MPS, on retrouve en compétition de grands acteurs de la gestion des déchets (Suez environnement, Veolia Environnement, Trédi Séché, ') et des acteurs spécialisés sur certains secteurs comme celui des des pneus usagés, des DEEE, des films plastiques agricoles, ' De plus, une standardisation des filières de valorisation est en cours, coordonnées au niveau national par des éco-organismes comme Adivalor pour les déchets plastiques de l'agriculture ou OCAD3E pour les déchets issus des DEEE.

Le marché des matières premières secondaires est « promis à un bel avenir car les filières exploitables sont nombreuses ! », assure Vanessa Godefroy.