Un rapport de mission parlementaire devrait être rendu public mardi par sa présidente Valérie Boyer. Ce rapport contient 80 propositions de lutte contre l'obésité et le surpoids en France, dont une taxe obésité sur les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés.
Selon le ministre du travail Xavier Bertrand, l'instauration par le gouvernement d'une taxe obésité « augmenterait les prix, et je ne suis pas sûr que ça change les comportements. »
Valérie Boyer, UMP, a mené une mission d'information sur la prévention de l'obésité. Elle propose que la « lutte contre l'obésité » devienne « Grande Cause Nationale, » et que le régime fiscale (TVA) sur les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, soit modifié avec l'instauration d'une taxe obésité.
En tant que Présidente d'une mission d'information parlementaire sur la prévention de l'obésité, Valérie Boyer propose en effet de faire de la lutte contre l'épidémie d'obésité une grande cause nationale de Santé publique. Elle propose aussi l'instauration d'une taxe obésité sur les produits trop gras ou trop salés.
L'obésité constitue aujourd'hui un des principaux défis de santé publique mondial. En France, un adulte sur deux est en surpoids et un sur six est obèse. La prévalence de la surcharge pondérale atteint 49,3 % des adultes (16,9 % pour l'obésité et 32,4 % pour le surpoids). Quant à l'obésité infantile, elle touche près d'un enfant sur cinq.
Pour la parlementaire, « si rien n'est fait, la France pourrait compter 30 % d'adultes obèses d'ici à 2020. Dans ce contexte, il apparaît important d'agir vite et fort. Car même si l'augmentation de l'épidémie d'obésité a touché tous les milieux sociaux, on note que la prévalence de l'obésité est plus forte dans les milieux socio-économiques défavorisés. »
« Les causes de cette épidémie dépassant le cadre de l'alimentation et de la nutrition, il est nécessaire d'organiser la mobilisation de tous les acteurs : santé, environnement, industrie, média collectivités locales' Une telle mesure permettrait une véritable prise de conscience des consommateurs, des malades et de l'industrie agro-alimentaire par des actions d'information et de prévention positives et non-stigmatisantes. Elle contribuerait à la lutte contre les discriminations que subissent aujourd'hui les malades de l'obésité. »
« Elle améliorerait la prise en charge des malades par la mise en place d'une véritable organisation de l'offre de soin ou « chaîne de soin » autour des personnes obèses ou en surpoids par la mise en réseau des différents professionnels de santé impliqués de façon préventive ou curative (hôpitaux, médecin généraliste, diététicien, nutritionniste, diabétologue, endocrinologue, psychologue'). Elle favoriserait également le développement d'unités thérapeutiques de prise en charge des malades, de centres de référence ou de recherche. »
De plus, Valérie Boyer est favorable à une révision du régime fiscal de certains produits alimentaires (trop gras, trop sucrés ou trop salés) impliqués directement dans le développement des pathologies liées à l'obésité. Ainsi, elles estime que ces produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, devraient voir leur TVA augmenter de 5,5% à 19,6%, c'est le principe de taxe obésité.
« En effet, la majoration fiscale de produits dont la consommation mérite d'être modérée pourrait avoir un effet positif en dissuadant les consommateurs d'une surconsommation de ces produits et par là-même en protégeant leur santé. »
En contrepartie, la parlementaire estime nécessaire de mettre en place des mesures incitatives vis-à-vis des « bons produits alimentaires » tels que les fruits, les légumes, la viande, le poisson ou de façon plus générale les produits non-transformés quelque soit leur forme (frais, surgelés ou en conserve) et d'encourager l'activité physique par tout moyen, à tout instant et en tout lieu (école, entreprises, lieux publics, ').
Cette mission d'information parlementaire va donc proposer le passage de la TVA sur les produits gras et sucrés de 5,5% à 19,6%, ce qui devrait susciter de nombreuses réactions de l'opposition, mais aussi de l'UMP. Ainsi, sur Europe 1 dimanche, le ministre du Travail Xavier Bertrand s'est dit hostile à l'idée d'une taxe obésité.
Xavier Bertrand a déclaré que « l'idée d'une nouvelle taxe, je n'y suis pas favorable, parce que vous savez ce qui se passerait ? Ça augmenterait les prix, et je ne suis pas sûr que ça change les comportements. »