D'après le Bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire (INVS) daté du mardi 23 septembre et intitulé « La santé mentale en France, surveillance et enjeux », la dépression serait une maladie de plus en plus prévalente en France.
L'INVS définit la dépression comme la survenue d'un « épisode dépressif majeur » (EDM), à savoir « l'existence d'une période de 15 jours de tristesse ou de perte d'intérêt presque tous les jours et pratiquement toute la journée ». A ces symptômes doivent s'ajouter au moins trois « symptômes secondaires » ainsi qu'une « perturbation des activités ».
Parmi les symptômes secondaires, l'individu peut souffrir de problèmes de sommeil, d'une variation de son poids, d'une fatigue inexpliquée, avoir des pensées morbides, etc....
L'EDM peut avoir trois niveaux de sévérité dépendant « du nombre et de l'intensité des symptômes et du retentissement qui les accompagnent ».
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De 5 % à 7,8 % des Français ont souffert de dépressions caractérisées, les formes sévères de dépression touchant entre 2,6 % et 3,2 % des Français.  | |
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L'INVS rappelle cependant qu'il est très difficile d'évaluer le nombre de français atteints de cette maladie, c'est pourquoi les résultats des différentes enquêtes mesurant les prévalences d'EDM dans la population française ne sont pas identiques.
Ainsi, l'INVS prend l'exemple de deux enquêtes (Baromètre santé et Anadep) qui cherchaient à mesurer les prévalences d'épisodes dépressifs majeurs (EDM) en population générale. Ces enquêtes ont été réalisées à moins d'un an d'intervalle, elles avaient la même méthodologie et étaient réalisées toutes deux sur un échantillon représentatif de la population française (âgée de 15 à 75 ans).
L'enquête Baromètre Santé, réalisée sur 16883 français a conclu que les prévalences d'EDM dans la population étudiée étaient de 7,8%, tandis que l'enquête Anadep réalisée sur 6498 personnes en comptaient 5,0%.
Une des différences les plus importantes entre les deux études concerne l'association de la dépression à l'âge des individus. Ainsi, dans l'étude Baromètre santé 2005, la classe des 20-25 ans est particulièrement touchée avec une prévalence estimée à 10%, dans l'étude Anadep, cette prévalence n'est pas aussi élevée.
L'INVS note néanmoins que les profils des individus souffrant de dépression restaient assez proches dans les deux enquêtes : les femmes, les personnes en situation de veuvage, de divorce, de chômage, d'invalidité ou de congés maladie sont celles qui sont le plus susceptibles d'entrer en dépression.
Par ailleurs, d'après une enquête
Baromètre santé 2005 de l'Inpes, 7,8 % des personnes ont présenté un EDM, dont 4,2 % un EDM d'intensité moyenne et 3,2 % un EDM sévère.
Par ailleurs, 26,6 % des français interrogés ont répondu qu'ils avaient vécu une période de 15 jours de tristesse ou une période de 15 jours de perte d'intérêt dans l'année. Pour 40,2 % d'entre eux, elle durait pratiquement toute la journée et presque chaque jour.
Les résultats des différentes études menées par l'INVS sur la dépression montrent que les troubles dépressifs sont un véritable problème de santé publique, touchant une partie relativement importante de la population.
Les auteurs de l'étude indiquent par ailleurs que la campagne nationale menée par l'Inpes (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) mettait bien l'accent sur « la complexité du diagnostic et sur l'erreur qui consisterait par exemple à confondre la notion de dépression avec celle de vague à l'âme ou de tristesse ».