Pour accompagner le déploiement de l'offre de dépistage du cancer colorectal, et les modalités de son dépistage, une campagne de sensibilisation nationale à destination des personnes âgées de 50 à 74 ans est lancée sur tout le territoire par l'Institut nationale du Cancer (Inca).
Le cancer colorectal est une tumeur maligne de la muqueuse du côlon ou du rectum. Le côlon et le rectum constituent la dernière partie du tube digestif, aussi appelée gros intestin.
Avec plus de 37.000 nouveaux cas de cancer colorectal en France en 2005, celui-ci est le troisième cancer le plus fréquent, après les cancers du sein et de la prostate. L'Inca demande aux personnes âgées de 50 à 74 ans de faire pratiquer un dépistage du cancer colorectal qui augmente les chances de survie.
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Un dépistage précoce du cancer colorectal permet de vivre plus longtemps |
« Le plus souvent, dépisté à temps, un cancer colorectal n'est pas méchant » : En effet, la survie relative (exprime la survie qui serait observée si l'on ne prenait en compte que les décès dus au cancer et non à d'autres causes) moyenne à 5 ans après le diagnostic s'élève à 57%3, le pronostic associé au cancer colorectal étant lié au stade de développement au moment du diagnostic. Or, su le cancer colorectal est diagnostiqué au stade I (atteinte superficielle de la paroi intestinale), le taux de survie relative à 5 ans s'élèvera à 94%.
Malheureusement, selon l'Institut nationale du Cancer (Inca), seul un cancer colorectal sur cinq environ est diagnostiqué au stade I, d'où l'importance du dépistage précoce qui permettra à la personne atteinte de vivre plus longtemps. « Diagnostiquer ces cancers plus tôt, c'est leur offrir une plus haute probabilité de guérison. »
En 2005, on estimait à 37.400 environ le nombre de nouveaux cas de cancer colorectal
en France. Le cancer colorectal se situe ainsi au 3e rang des cancers les plus fréquents derrière le cancer de la prostate (62 245 nouveaux cas) et le cancer du sein (49 814). En 2000, l'âge médian lors du diagnostic d'un cancer colorectal était de 72 ans chez l'homme et de 75 ans chez la femme.
On diagnostique souvent trop tardivement le cancer colorectal. Cela s'explique par le fait qu'il évolue dans un premier temps sans donner de signes avant-coureurs. Pourtant, des progrès ont été accomplis ces dernières années dans la détection précoce, le dépistage et les traitements. Une meilleure connaissance des signes d'alerte et la réalisation plus rapide des examens à visée diagnostique, en particulier la coloscopie (exploration de l'intestin), ont contribué à améliorer la survie.
Le dépistage peut permettre d'identifier des cancers à un stade très précoce de leur développement et des polypes, avant qu'ils n'évoluent vers un cancer. Mais seul un cancer colorectal sur 5 environ est diagnostiqué au stade I.
Quels sont les signes d'alerte du cancer colorectal ?
Certains signes doivent attirer l'attention car ils facilitent la détection précoce du cancer colorectal. Si l'un ou plusieurs d'entre eux apparaissent, il faut consulter rapidement son médecin traitant qui, après l'examen clinique, prescrira éventuellement une coloscopie pour en déterminer la cause.
Ces signes sont les suivants : La présence d'un saignement dans les selles (rectorragie ou méléna), qu'il ne faut pas attribuer spontanément à des hémorroïdes sans avis médical ; Des troubles du transit d'apparition récente : diarrhée ou constipation inhabituelle, ou alternance de ces deux troubles ; Des douleurs abdominales inexpliquées et d'apparition récente ; Un amaigrissement inexpliqué.
Selon l'Inca, en l'absence de symptômes, il est bien établi qu'en faisant un test tous les 2 ans entre 50 et 74 ans, suivi d'une coloscopie en cas de positivité, il est possible de diminuer de 15% à 20% la mortalité par cancer colorectal si la participation de la population atteint 50%. La diminution de mortalité est d'au moins 30% si l'on considère seulement les participants au dépistage.