Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) numéro 33 du 2 septembre 2008, l'InVS, Institut de veille sanitaire, présente un article sur les inégalités sociales de mortalité par cancer en France. L'article présente également le cas particulier du cancer du sein.

Les inégalités sociales de mortalité du cancer du sein combinent deux situations opposées concernant le risque de développer ce cancer et le taux de survie font du cancer du sein un cas particulier dans cette étude.

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Les femmes ayant une situation sociale élevée ont un risque plus élevé de développer ce cancer, mais elles ont également le meilleur taux de survie. A l'inverse, les femmes ayant une faible situation sociale ont moins de risque de développer ce cancer, mais elles ont moins de chance de survie.

Avant les années 1980, les inégalités sociales entrainait une mortalité par cancer du sein plus forte pour les femmes ayant une situation sociale élevée. Les inégalités sociales ont donc deux incidences différentes et opposées pour les femmes sur le risque de développer un cancer du sein et les chances de survie.

Inégalités sociales de mortalité par cancer en France : le cas du cancer du sein

Cette différence de risque s'explique notamment car les femmes ayant une situation sociale défavorisée ont eu en moyenne leurs grossesses plus tôt et ont eu plus d'enfants, deux facteurs protecteurs pour le cancer du sein, qui est une maladie multifactorielle.

Les inégalités sociales qui s'observent pour la survie sont en partie dues à un meilleur accès aux soins et à un recours au dépistage plus important parmi les femmes ayant une situation sociale favorisée.

Au cours du temps, les différences d'âge à la première grossesse en fonction du niveau d'études se sont atténuées, ce qui pourrait avoir réduit les différences sociales d'incidence du cancer du sein.

Par ailleurs, depuis 1968, les traitements se sont améliorés et les pratiques de dépistage se sont généralisées. Cette amélioration à un niveau global pourrait avoir cependant, augmenté les inégalités sociales de mortalité si l'accès au traitement, la qualité du traitement ou le dépistage sont liés à la situation sociale.

Ainsi, la disparition du lien observé dans l'étude entre mortalité par cancer du sein et niveau d'études pourrait s'expliquer par deux facteurs. Une perte de la situation favorisée des femmes peu diplômées vis-à-vis de l'incidence et d'une amélioration de la survie pour les femmes les plus diplômées. Source : InVS.