Une  étude intitulée, « Inégalités sociales de mortalité par cancer en France » vient démontrer que, même si l'on s'en doutait, nous ne sommes pas tous égaux devant le cancer. On s'en doutait car en matière de santé les inégalités sociales ont déjà montré les différences qu'il pouvait y avoir au sein de la population, comme pour l'espérance de vie, le surpoids, ' .

L'inégalité sociale face au cancer vient quant à elle d'être démontrée dans une étude qui paraît ce mardi 02 septembre. Cette étude, publiée par l'Institut de veille sanitaire (Invs), est intitulée « Inégalités sociales de mortalité par cancer en France », est parue dans le BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire).

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L'étude du BEH, réalisée à partir de données de recensement de l'Insee et sur les causes des décès, apporte de nouveau éléments, montrant notamment « l'importance des inégalités sociales de mortalité par cancer en France et leur accroissement au cours du temps, entre 1968 et 1996, à la fois chez les hommes et les femmes ». Les données utilisées par cette étude sont issues de l'Échantillon démographique permanent de l'Insee, qui regroupe environ 1 % de la population française, auquel ont été ajoutées les causes médicales de décès.

L'invs montre l'importance des inégalités sociales de mortalité par cancer en France et leur accroissement au cours du temps chez les hommes et les femmes.

Selon l'étude, de fortes inégalités sociales de mortalité par cancer sont observées chez les hommes, notamment pour les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS). Les inégalités sociales sont en revanche moins importantes chez les femmes, mais elles sont observées pour les cancers de l'utérus, de l'estomac et du poumon.

Chez l'homme, le facteur social multiplie par deux le risque de décès lié au cancer, « passant d'un peu plus de 20 % à presque 40 % ». Ces inégalités sociales sont observées pour de nombreuses localisations du cancer, dont les cancers des voies aériennes et digestives (cavité buccale, larynx, pharynx 'sophage). Les inégalités sociales de mortalité par cancer chez les hommes se sont accrues entre 1968 et 1981, avant de se stabiliser depuis les années 1980. L'augmentation est particulièrement importante pour les cancers des VADS.

Chez les femmes, le BEH note que les disparités sociales sont moins marquées que chez les hommes, mais qu'il existe un cas particulier. En effet, les femmes qui ont une situation sociale élevée ont les taux d'incidence du cancer du sein les plus élevés mais en même temps les meilleures chances de survie. Les femmes qui ont une « situation sociale défavorisée ont eu en moyenne leurs grossesses plus tôt et ont eu plus d'enfants, deux facteurs protecteurs pour le cancer du sein. » De plus, la sous-mortalité par cancer du sein observée au début des années 70 chez les femmes les moins diplômées s'est progressivement atténuée pour disparaître à la fin des années 90.

Selon les chercheurs, « les inégalités sociales qui s'observent pour la survie sont en partie dues à un meilleur accès aux soins et à un recours au dépistage plus important parmi les femmes ayant une situation sociale favorisée. »

Ces résultats soulignent « l'ampleur et l'actualité » du problème des inégalités sociales face à la maladie en France, et donc face au cancer.