Selon deux études parues dans le numéro d'août des Archives of Internal Medicine, il apparaît qu'il y a des personnes obèses en bonne santé qui ne présentent pas de prédispositions à des maladies cardiovasculaires, alors qu'à l'inverse certains individus de poids normal présentent de forts risques cardiovasculaires.

La première étude vient d'Allemagne, de l'université de Tübingen. Norbert Stefan et ses collègues ont examiné la physionomie, la masse corporelle, la répartition de la graisse et la résistance à l'insuline de 314 individus âgés de 45 ans en moyenne.

Publicité

La seconde étude a été menée par Rachel Wildman, de la faculté de médecine Albert Einstein dans le Bronx (New York, nord-est). Elle a examiné le poids et les anormalités sanguines (du type tension artérielle, triglycérides élevés, cholestérol) de 5.440 individus entre 1999 et 2004.

La résistance à l'insuline est un signe de futur diabète de type 2, les chercheurs ont remarqué que chez les obèses résistants, elle était accompagnée de graisse dans les muscles et d'artères durcies. En revanche, les obèses non-résistants étaient en aussi bonne santé que les personnes sans problèmes de poids.

« En conclusion, nous apportons la preuve qu'il existe une obésité bénigne pour le métabolisme et qu'elle peut même protéger de la résistance à l'insuline et l'artériosclérose », affirment les chercheurs.

Etre mince ne dispense donc pas de surveiller son alimentation et de pratiquer une activité physique régulière pour rester en bonne santé.

Les conclusions de l'étude américaine indique qu'il existe des obèses sans risques de problèmes cardiovasculaires et des individus de poids normal en présentant. Les "obèses en bonne santé" sont plutôt jeunes, physiquement actifs avec un tour de taille inférieur à la moyenne des obèses. Les individus de poids normal à risques sont âgés, moins actifs avec un tour de taille plus large que les autres personnes à l'indice de masse corporelle normal.

Ces travaux montrent que, dans la population adulte américaine, 23,5 % (16,3 millions) de ceux qui ont un poids normal présentent des anormalités métaboliques alors que 51,3 % (soit 35,9 millions) d'adultes en surpoids et 31,7 % (19,5 millions) d'obèses sont à risque.

Une précédente étude de mai 2007 menée par des médecins britanniques montrait que les personnes minces pouvaient aussi bien présenter des risques de maladie cardiovasculaires. Elle s'appuyait sur le fait que la graisse déposée autour des organes vitaux peut être un facteur de risque au même titre que la graisse visible de l'extérieur.