Une mise an garde aux effets secondaires a été émise par l'Afssaps et Sanofi-Aventis, au sujet d'un médicament anti-obésité. L'Agence Française du médicament signale que des effets secondaires, « des troubles dépressifs », peuvent survenir dans les premiers mois d'un traitement sous Acomplia, un médicament anti-obésité du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis.
L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) a émis, en accord avec le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis et l'Agence Européenne du Médicament (EMEA), une mise en garde renforcée sur les effets secondaires liés à la prise du médicament Acomplia, un traitement contre l'obésité, qui pourrait déclencher chez le patient un état dépressif.
Acomplia est un médicament qui agit en bloquant sélectivement les récepteurs CB1 présents dans le cerveau et dans les organes périphériques qui interviennent dans le métabolisme du glucose et des lipides (ou graisses), ce qui freine l'hyperactivité du système endocannabinoïde (système EC). Le système EC est un système physiologique récemment découvert, formé de récepteurs tels que les récepteurs CB1, dont on a montré qu'il jouait un rôle important dans la régulation du poids corporel et de l'équilibre énergétique, ainsi que dans le métabolisme du glucose et des lipides (ou graisses).
Acomplia est indiqué dans le « Traitement des patients obèses (indice de masse corporelle - IMC ≥ 30 kg/m2), ou en surpoids (IMC ≥ 27 kg/m2) », des patients qui auront des facteurs de risque associés, comme le diabète de type 2. »
 |
« Des troubles dépressifs peuvent survenir au cours d'un traitement par Acomplia (rimonabant), » un médicament anti-obésité du laboratoire Sanofi-aventis, prévient l'Afssaps, en accord avec l'Agence Européenne du Médicament (EMEA). |
« Des troubles dépressifs peuvent survenir chez des patients qui n'ont pas de facteur de risque avéré en dehors de l'obésité elle-même » prévient l'Afssaps. « Depuis la mise sur le marché, chez les patients concernés par la survenue de ces troubles, ils surviennent dans plus de la moitié des cas au cours du premier mois de traitement et dans environ 80 % des cas, au cours des 3 premiers mois. »
Selon l'agence française du médicament, fin Mars 2008, en France, environ 160.000 patients ont été traités par Acomplia. « La répartition hommes/femmes est de 50/50 et l'âge moyen est de 59 ans. La durée moyenne de traitement est estimée à 3.2 mois.
Au cours de cette première année de commercialisation, 1.148 notifications d'effets secondaires ont été recueillies dont 988 cas médicalement confirmés et parmi eux 250 cas graves. Leur analyse concorde avec le profil de sécurité d'Acomplia tel que décrit dans le Résumé des Caractéristiques du produit (RCP). En effet, outre les troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements et douleurs abdominales), il s'agit essentiellement d'effets neuropsychiatriques. »
Le principal effet secondaire de ce médicament anti-obésité semble être le trouble dépressif. « 529 notifications confirmées par un professionnel de santé ont été recueillies. 314 patients ont présenté un trouble dépressif associé à des idées suicidaires chez 17% d'entre eux. Les troubles dépressifs apparaissent dans plus de la moitié des cas au cours du 1er mois de traitement et dans plus de 80% des cas dans les trois mois suivant le début du traitement. »
« Au cours de cette première année, 7 décès ont été rapportés » chez des personnes sous traitement anti-obésité. « De mars 2008 à mai 2008, trois décès supplémentaires ont été notifiés. Parmi ces 10 décès, 3 sont d'origine cardiovasculaire, un est un coma diabétique chez un patient traité par insuline, 4 sont des suicides et les deux derniers sont de cause inconnue. »
L'Afssaps recommande donc un suivi attentif des patients en traitement pour obésité, surtout en début de traitement, avec la recherche de symptômes évocateurs de troubles dépressifs. En cas de mise en évidence de ces troubles, le médicament Acomplia ne doit plus être délivré au patient.
Plus de 194 millions d'adultes, soit 5% de la population mondiale (données 2006 ' Sanofi-Aventis), sont atteints de diabète ; le diabète de type 2 représente par ailleurs 85 à 95% de tous les cas de diabète dans tous les pays développés. Environ 90% des cas de diabète de type 2 sont attribués au surpoids ou à l'obésité. Le diabète et l'obésité sont souvent associés à d'autres facteurs de risques de maladie cardiovasculaire comme l'hypertension artérielle et l'hypercholestérolémie.