A Chicago (Illinois - Etats-Unis), lors de la conférence mondiale sur la maladie d'Alzheimer, des chercheurs anglais ont annoncé avoir mis au point un médicament qui permet de ralentir l'avancée de la maladie d'Alzheimer dans sa partie dégénérescence cérébrale. Pour la première fois, ce traitement contre la maladie d'Alzheimer, encore à l'état expérimental, semble en effet apporter des résultats prometteurs chez une cohorte de patients.
Ce nouveau médicament qui s'appelle « Rember » serait au moins deux fois plus efficace dans le traitement de la maladie d'Alzheimer et ralentirait de manière sensible la dégénérescence du cerveau. Mis au point par l'université d'Aberdeen, fabriqué à Singapour, le médicament Rember ralentirait sensiblement l'avancée de la maladie d'Alzheimer. Un immense espoir alors que le nombre de personnes atteintes par cette maladie ne cesse d'augmenter avec le vieillissement de la population.
Les recherches porteuses d'espoir à propos de la maladie d'Alzheimer sont plutôt rares, mais une étude publiée mardi lors d'une conférence médicale sur la madie d'Alzheimer à Chicago a dévoilé une nouvelle façon prometteuse de ralentir le déclin du cerveau des patients atteint de la maladie.
L'étude préliminaire des 321 patients souffrant de la maladie d'Alzheimer vivant à Singapour et en Grande-Bretagne a montré qu'un ancien médicament, auparavant utilisé pour soigner les infections urinaires ou d'autres maladies, permettait de réduire la vitesse de déclin mental d'un patient de 81%, en se basant sur une mesure standard des performances cognitives et de la mémoire. Le médicament Rember permettrait donc de considérablement freiner la maladie.
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Ces résultats doivent être confirmés par d'autres études, mais quel que soit le résultat, certains experts se disent déjà très enthousiastes à propos de la nouvelle façon dont le médicament a agit sur la maladie d'Alzheimer. |
Les scientifiques disent que le médicament, qui est commercialisé sous le nom de Rember, ciblerait les amas de protéines tau qui se forment à l'intérieur des cellules du cerveau des malades d'Alzheimer et les détruisent, provoquant ainsi des troubles de la mémoire caractéristiques de la maladie.
Si cela se confirme, la thérapie pourrait être la première à freiner la cause sous-jacente de la maladie d'Alzheimer, ce qui n'est pas le cas des traitements utilisés actuellement comme l'Aricept qui ne fournissent qu'un soulagement temporaire des symptômes en agissant sur des éléments du cerveau qui sont importants pour la cognition.
« L'effet de taille est assez important pour les médicaments de cette classe » a déclaré le Dr. Raj Shah, aun spécialiste d'Alzheimer et directeur médical d'une clinique spécialisée dans la mémoire au centre médical de l'Université Rush.
Les chercheurs ont présenté leurs découvertes mardi lors de la conférence 2008 de l'Alzheimer's Association sur la maladie d'Alzheimer, qui avait lieu cette semaine à Chicago.
D'autres traitements de la maladie d'Alzheimer s'étaient avérés prometteurs mais leur efficacité présumée n'avait pas été confirmée par des essais cliniques, c'est pourquoi les experts se montrent désormais très prudents au sujet des nouveaux traitements de la maladie.
Par exemple, de nombreux médicaments actuellement en développement tentent de prendre pour cible les plaques de protéine béta-amyloïde qui se développent parmi les cellules cérébrales de la plupart des malades d'Alzheimer, mais certains résultats de ces médicaments ont été décevants.
Les résultats de l'étude en question « sont l'avancée la plus significative dans le traitement des amas depuis leur découverte par Alois Alzheimer en 1907 », a affirmé le professeur Claude Wishik de l'Université d'Aberdeen en Ecosse, cofondateur de l'entreprise à l'origine de la découverte.
Le professeur Clive Ballard, directeur de recherche à l'institut britannique d'Alzheimer a néanmoins rappelé que « Des essais à plus grande échelle doivent maintenant être menés pour confirmer l'innocuité de ce traitement et savoir dans quelle mesure cela pourrait bénéficier aux milliers de personnes qui vivent avec cette maladie dévastatrice ».
Pour en savoir plus, c'est sur ce lien (en anglais).