Des milliers d'immigrants arrivent aux Etats-Unis alors qu'ils sont infectés par la tuberculose ou qu'ils sont considérés comme à risque pour cette maladie contagieuse et mortelle, ce qui montre bien la nécessité d'améliorer les efforts pour identifier ces individus et les soigner, d'après ce qu'ont indiqué des chercheurs américains mardi.
Le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladie d'Atlanta a découvert que les taux les plus élevés de tuberculose étaient signalés parmi les populations d'immigrants et de réfugiés nés dans les pays d'Afrique sub-saharienne, dont la Somalie et l'Ethiopie, dans les pays d'Asie du sud-est, dont le Cambodge et le Vietnam, mais aussi dans certains pays d'Amérique Latine comme le Pérou.
Les chercheurs recommandent une amélioration des efforts de dépistage parmi les émigrants provenant des pays à haut risque 'qui représentent 4035 cas de tuberculose aux Etats-Unis en 2006- avant leur départ.
L'autre solution est de tester ces individus contaminés ou à haut risque dès leur arrivée sur le sol américain et de les soigner.
« Notre objectif devrait être de répondre à cette préoccupation importante de santé dans les communautés qui en ont le plus besoin » a déclaré le Dr. Kevin Cain, qui a réalisé cette étude avec ses collègues du Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies.
« Tant que la tuberculose sera hors de contrôle dans le monde, elle représentera un problème pour les Etats-Unis » a-t-il ajouté.
Les progrès réalisés contre la maladie ont permis de réduire le nombre de cas aux Etats-Unis de 50% entre 1993 et 2006. Mais les cas américains parmi les personnes nées à l'étranger ont augmenté de 5% pendant la même période, et ils représentaient près de 57% des cas aux Etats-Unis en 2006.
Vingt-deux pour cent des 37 millions d'individus nés à l'étranger qui vivent aux Etats-Unis venaient d'Afrique sub-saharienne ou d'Asie du sud-est, mais ils représentent plus de la moitié des cas de tuberculose parmi les populations étrangères, d'après l'étude qui a été publiée dans le Journal of the American Medical Association.
La plupart des cas de tuberculose se développent au cours des deux premières années suivant l'entrée dans le pays, mais la maladie peut aussi se déclarer plusieurs décennies plus tard.
L'ampleur du problème est considérable, selon Kevin Cain.
La tuberculose est endémique dans le monde, avec 9 millions d'individus qui sont contaminés par la maladie chaque année et 2 millions d'individus qui en meurent.
Une personne sur trois dans le monde a été exposée aux microbes à l'origine de la maladie, même si 95% d'entre eux avaient des systèmes immunitaires assez résistants pour ne pas être contaminés.
La maladie s'attaque le plus souvent aux poumons, résultant sur des fièvres et de la toux. Un test sur la peau ou un test sanguin peut permettre de détecter une infection latente.
Les cas les plus difficiles à traiter sont ceux qui sont résistants aux médicaments antibactériens utilisés. Près d'un cas sur cinq de tuberculose parmi les immigrants arrivant aux Etats-Unis venant du Vietnam, du Pérou, des Philippines et de la Chine, était résistant aux médicaments d'après l'étude.
Les patients infectés par le virus VIH du SIDA, ayant des systèmes immunitaires faibles, sont susceptibles d'être contaminés par la tuberculose, et ils doivent être particulièrement bien surveillés, d'après ce qu'une étude distincte a conclu.
Les processus de dépistage imparfaits à l'étranger pour détecter les cas de tuberculose active impliquent une radio de la poitrine, toute anormalité conduisant à un examen de salive par microscope pour confirmer la maladie.