L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) a présenté son premier Baromètre santé environnement qui montre, comme nous l'avions évoqué il y a quelques jours que si les Français « s'estiment bien informés mais pas sur tous les sujets », ils sont plus 70% à estimer qu'il existe dans l'environnement « des risques élevés pour la santé ».
« Même si les facteurs de vulnérabilité diffèrent d'un individu à l'autre, il est aujourd'hui admis que de nombreux facteurs environnementaux (pollutions des sols, qualité de l'air extérieur, de l'air intérieur, qualité des eaux distribuées, niveau ambiant de radioactivité, de bruit, insalubrité, etc.) peuvent avoir un rôle déterminant dans la survenue de pathologies, telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l'asthme, les allergies, les troubles neurologiques, les troubles du sommeil ou de l'audition ».
La prise en compte des facteurs environnementaux sur la santé suscite des attentes de plus en plus pressantes de la population et s'impose comme une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Conformément à ses engagements européens, la France s'est dotée en juin 2004 d'un premier Plan national santé environnement
(PNSE).
Dans ce cadre, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) a été mandaté pour mettre en 'uvre une enquête permettant de disposer d'indicateurs quantifiés sur les attitudes, opinions et comportements de la population relatifs aux principales priorités du Plan pouvant impliquer la population générale.
L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) a donc présenté les résultats du premier Baromètre santé et environnement qui permet de mieux cerner l'attitude et l'opinion des Français face à la perception qu'ils ont des risques pour la santé liés à l'environnement. Les Français estiment, avec les ouvriers en tête, à 40 % qu'ils pourront développer un cancer en relation avec leur environnement.
Ainsi, ils sont plus de 7 sur dix à percevoir « des risques élevés pour la santé », mais cette perception diffère « selon la profession, le sexe ou le lieu d'habitation ». L'amiante est considéré par 67,7 % des Français comme l'un des risques liés à l'environnement les plus dangereux pour leur santé. Viennent ensuite les risques liés au monoxyde de carbone, aux peintures au plomb et à l'exposition solaire.
Amiante, monoxyde de carbone, peintures au plomb, exposition solaire associés aux risques les plus élevés
Parmi la liste de différents facteurs environnementaux proposés, l'amiante est de loin celui qui est considéré comme le plus dangereux : 67,7 % l'estiment présenter « un risque très élevé » pour la santé des Français. Viennent ensuite le monoxyde de carbone (48,6 %), les peintures au plomb (43,1 %) et l'exposition solaire (42,8 %). Dans l'ensemble, ces facteurs, auxquels il faut ajouter la pollution de l'air, présentent un risque élevé pour plus de 80 % des individus.
La pollution à l'intérieur des habitations divise l'opinion (48,1 % lui confèrent des risques « plutôt élevés », 48,2 % des risques « plutôt faibles » ou « quasi nuls »). Les risques liés à la téléphonie mobile sont également très partagés, avec sur ce thème un fort taux d'individus ne se prononçant pas (10,7 %).
Un capital élevé de confiance à l'égard de l'expertise scientifique
La majorité (56,7 %) accorde son crédit aux scientifiques sur au moins cinq des sept thématiques proposées (amiante, pollution de l'air extérieur, pollution de l'air intérieur, pollution des sols, pesticides, substances chimiques, antenne de téléphonie mobile). L'amiante et la pollution de l'air extérieur sont les thèmes qui suscitent la plus grande confiance (73,0 % et 72,3 %) ; la téléphonie mobile est celui pour lequel le public se montre le plus sceptique (49,5 % déclarent ne pas être confiants).
Craintes de maladies liées à l'environnement
43,6 % des personnes estiment avoir au cours de leur vie « un risque plutôt élevé » de développer un cancer du fait de leur environnement, un tiers d'entre elles (34,9 %) évoque la probabilité de troubles anxieux, de stress, ou de troubles du sommeil, 31,4 % la possibilité de contracter de l'asthme ou des allergies respiratoires et près d'une sur trois craint un risque élevé d'être affecté par une maladie cardiaque (29,0 %) ou une nouvelle épidémie (28,8 %). 19,9 % considèrent avoir un risque élevé de contracter une maladie professionnelle.
Source : Menard C., Girard D., Léon C., Beck F. (dir.) Baromètre santé environnement 2007. Saint-Denis : INPES, coll. Baromètre santé, 2008 : 420 p.