Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des tests rapides pour la tuberculose à bacilles multirésistants vont être disponibles dans les pays en développement. Dans ces pays, les malades de la tuberculose à bacilles multirésistants (dite tuberculose MR) pourront obtenir un diagnostic plus rapidement (deux jours au lieu de deux à trois mois actuellement).
Ils pourront aussi accéder ainsi à un traitement « approprié grâce à deux nouvelles initiatives rendues publiques aujourd'hui par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Partenariat Halte à la tuberculose, l'UNITAID et la Fondation pour l'innovation en matière de nouveaux diagnostics (FIND). »
La tuberculose MR est une forme du tuberculose pour laquelle les traitements habituels ne permettent pas de la soigner. Elle a développé une résistance aux médicaments de première intention, l'isoniazide et la rifampicine. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 2 % seulement des cas de tuberculose à bacilles multirésistants (tuberculose MR) dans le monde sont diagnostiqués et traités de façon appropriée, principalement à cause de services de laboratoire insuffisants.
Les nouvelles initiatives devraient permettre de multiplier au moins par sept cette proportion en 4 ans affin d'atteindre 15% ou plus de malades soignés. Dans les pays en développement, la plupart des malades de la tuberculose ne subissent un test pour déterminer la présence de bacilles multirésistants qu'après un échec thérapeutique suivant l'emploi de médicaments de première intention.
Les malades devront attendre ensuite plusieurs mois avant de recevoir les résultats permettant de bénéficier de médicaments de deuxième intention susceptibles de leur sauver la vie. Au cours de cette période, ils peuvent donc propager les bacilles multirésistants autour d'eux. Et bien souivent, selon l'OMS, ces malades meurent avant que les résultats soient connus, d'autant plus s'ils sont également infectés par le virus VIH Sida.
Pour le Directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan, « il y a cinq mois, l'OMS a renouvelé son appel à considérer la tuberculose MR comme une urgence de santé publique et nous disposons aujourd'hui des éléments pour guider notre action. C'est sur la base de ces éléments que nous lançons ces initiatives prometteuses ».
La nouvelle initiative comprend deux projets : Le premier, avec un financement de 26,1 millions de dollars de l'UNITAID, introduira une méthode moléculaire pour diagnostiquer la tuberculose MR utilisée jusqu'ici uniquement pour les travaux de recherche. Les pays recevront les tests par l'intermédiaire de le Service pharmaceutique mondial du Partenariat Halte à la tuberculose, qui fournit aux pays aussi bien des médicaments que des moyens diagnostiques.
Le deuxième, toujours avec l'UNITAID qui versera 33,7 millions de dollars, prévoit que le Service pharmaceutique mondial renforcera l'approvisionnement en médicaments nécessaires pour traiter la tuberculose MR dans 54 pays, notamment ceux qui recevront les nouveaux tests diagnostiques.
Pour le Président du Conseil exécutif de l'UNITAID, le Dr Philippe Douste-Blazy, « grâce à l'appui de 60 millions de dollars fourni par l'UNITAID, ces projets devraient permettre d'obtenir des résultats significatifs en matière de diagnostic et de traitement et, en même temps, de réduire les prix des médicaments et le coût du diagnostic. Ces efforts illustrent la façon dont des moyens de financement novateurs peuvent être utilisés en faveur de la santé et du développement ».