En dépit de progrès réels pour atteindre 30% des personnes atteintes du VIH / sida dans le monde, selon l'ONU, les programmes restent sous-financés. Les programmes pour soigner les malades accusent un déficit de 8 milliards de dollars en 2007.
De plus, les discriminations continuent d'entraver l'accès aux malades, selon un bilan présenté devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a par ailleurs demandé l'arrêt des restrictions imposées aux malades du sida, par certains pays, pour l'entrée sur leur territoire, une politique menée notamment par les Etats-Unis depuis 1987.
Alors que le nombre de séropositifs qui ont accès à un traitement antirétroviral est passé de 2 à 3 millions entre 2006 et 2007, soit une augmentation de 50%, le nombre des nouvelles infections par le VIH / sida est estimé à 2,5 millions et celui des personnes décédées des suites du sida à 2,1 millions pour 2007.
C'est ce qu'ont souligné Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lors d'une conférence de presse sur les résultats d'ensemble de la lutte mondiale contre le sida, au Siège des Nations Unies à New York.
Ban Ki-moon, lors l'ouverture de la Réunion de haut niveau sur le VIH / sida a présenté le dernier rapport sur la lutte contre la pandémie. Il a relevé des développements positifs, dont l'amélioration de l'accès des femmes et des enfants aux soins de santé et le fait qu'à la fin de l'année dernière, 3 millions de personnes des pays à faible et moyen revenus avaient eu accès aux traitements antirétroviraux.
Mais le Secrétaire général de l'ONU a aussi précisé qu'il y avait 2,5 millions de nouvelles infections au virus du sida chaque année et plus de 2 millions de décès. « Il y a aussi deux fois plus de personnes ayant besoin de traitements antirétroviraux et ceci est inacceptable, » a-t-il déclaré.
Pour le président de cette Assemblée générale, Srgjan Kerim, lors de son allocution d'ouverture de la réunion de haut niveau sur le VIH/sida, « la lutte contre le VIH/sida est fondamentale dans la recherche de la dignité et de la valeur de la personne humaine. Nous avons fait des progrès mais ils n'ont pas été suffisamment rapides. »
Il a appelé à continuer à travailler particulièrement sur la région de l'Afrique subsaharienne, où l'on dénombrait, en 2007, 68% des adultes vivant avec le VIH / sida, 90% des enfants infectés et 76% des morts dus au sida dans le monde. Par ailleurs, les femmes représentent désormais 61% des adultes infectés en Afrique.
Enfin, Peter Piot, le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a quant à lui regretté que plus de 30% des séropositifs n'aient pas accès à des médicaments antirétroviraux dans le monde, rappelant que 6.000 personnes meurent par jour dans le monde à cause du sida, la principale cause de décès en Afrique et la septième cause de décès dans le monde.
Par ailleurs, s'adressant lors du premier forum mondial des dirigeants sur le VIH / sida et la tuberculose, le Secrétaire général des Nations unies a ajouté que la tuberculose est l'une des 10 principales causes de décès dans le monde, avec plus de 4.000 décès par jour. La tuberculose serait la principale cause de décès des personnes qui vivent avec le virus du sida. L'apparition de souches pharmaco-résitantes de tuberculose pourrait aussi devenir dans les années à venir un véritable problème à prendre en compte dans le traitement des personnes atteintes du VIH.