On pensait que l'épidémie d'obésité et de surpoids commençait à s'infléchir en France, mais il n'en serait rien. Si l'on en crois une récente étude, les Français continuent à prendre du poids.

50% des Françaises et 66% des Français seraient trop gros, en situation de surpoids ou d'obésité. La moitié des Françaises et deux tiers des Français seraient en effet en situation de surpoids, un facteur de risque aggravant pour la santé, selon les premiers résultats d'une vaste étude, menée sur deux département français et une communauté urbaine, appelée MONA LISA (MOnitoring NAtionaL du rISque Artériel), qui viennent d'être divulgués.

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Ces premiers résultats de l'étude MONA LISA proviennent d'une vaste enquête menée dans 3 régions françaises (départements du Bas-Rhin et de la Haute-Garonne et Communauté urbaine de Lille), sur 4.800 Français âgés de 35 à 74 ans. Et aux chercheurs de conclure que le surpoids et l'obésité évolueraient de « manière préoccupante en France, » avec tous les risques associés pour la santé, dont les maladies cardiovasculaires.

MONA LISA, qui fait suite l'étude Monica (étude internationale coordonnée par l'Organisation mondiale de la santé), a tenté, de 2005 à 2007, au travers d'enquêtes sur le terrain en France, de comprendre l'incidence d'un ensemble de facteurs sur les maladies cardiovasculaires, dont l'obésité, le diabète, le cholestérol, le tabac et l'hypertension. Il en ressort, que la moitié des Françaises et deux tiers des Français sont en situation de surpoids, un facteur de risque aggravant pour leur santé.

Selon les premières estimations, surpoids et obésité évolueraient de « manière préoccupante en France », avec même une probable une « sous-estimation » des chiffres dans ce domaine.

De plus, l'étude montre une nouvelle fois qu'il y a des disparités géographiques en matière de surpoids. Ainsi, chez l'homme ou chez la femme, la prévalence de l'obésité ou du surpoids est en moyenne plus faible dans le sud-est de la France : 62% à Toulouse contre 88% à Lille chez les hommes et 42% contre 54% chez les femmes.

Par rapport à la dernière étude Obépi de l'Inserm qui offre une photographie de la situation concernant l'obésité et le surpoids en France, les chiffres correspondant au sexe et à chaque classe d'âge de MONA LISA sont supérieurs de 30%.

Selon la quatrième enquête ObEpi Roche 2006, qui étudie l'évolution de l'obésité et du surpoids en France, menée par l'institut Sofres-TNS sur près de 24 000 personnes âgées de plus de 15 ans, avait révélé que 20 millions de Français souffraient de problèmes de poids, soit 2,3 millions de plus qu'il y a 9 ans. Selon cette enquête, l'épidémie d'obésité aurait en revanche ralenti.

Entre 1997 et 2003 la progression était de 17 %et depuis 2003 elle serait passée à 9,7 %. Pour les chercheurs, il faut donc veiller à « ne pas sous-estimer l'obésité et le surpoids en France. »

Ajoutons que l'obésité est largement dépendante des évolutions des modes de vie et de l'environnement. Elle touche particulièrement des populations vulnérables (enfants, familles en situation de précarité').

Cette étude a été réalisée conjointement par l'Institut Pasteur de Lille, l'Université Louis Pasteur de Strasbourg, l'Inserm de Toulouse avec le soutien des laboratoires Pfizer.