Des heurts ont eu lieu samedi entre des défenseurs de l'hôpital de Carhaix dans le Finistère et des gendarmes à Quimper. Des heurts ont éclaté entre des manifestants du comité de défense de l'hôpital de Carhaix et des gendarmes samedi 06 juin. Quelque 500 personnes s'étaient rassemblées samedi matin devant la préfecture. Elles protestaient contre la suspension depuis vendredi soir des services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Carhaix.
Pour le comité de défense de l'hôpital de Carhaix, qui avait appelé à cette manifestation, ainsi qu'à celle de vendredi le Centre Ouest Bretagne reste « en danger » car son unique hôpital, celui de Carhaix dans le Finistère « est menacé » de disparition.
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, relayée par Monsieur Ménard, député, avait dévoilé son plan de sauvegarde de l'hôpital de Carhaix quelques jours plus tôt. Ce plan de sauvegarde avait suscité de vives réactions du comité de défense de l'hôpital de Carhaix.
Selon le comité, la ministre de la santé a affirmé qu'elle ne fermerait pas la chirurgie, « sauf que tous les services pratiquant la chirurgie, chacun dans leur domaine, ferment ; exceptée la chirurgie ambulatoire. Mais l'avenir de la chirurgie ambulatoire n'est pas du tout assurée sans hébergement d'une part et sans structure chirurgicale de base d'autre part. »
Par ailleurs, la ministre de la santé a annoncé qu'elle créerait « un service de chirurgie ambulatoire, sauf qu'il existe déjà, mais en oubliant de préciser avec quels anesthésistes que l'hôpital ne parvient pas à l'heure actuelle à recruter. »
De plus, elle a annoncé que la sécurité des patients n'était pas assurée, ce qui, pour le comité de défense de l'hôpital de Carhaix, est « faux sauf à détourner les chiffres de leur contexte. Le comité de projet du Pays Centre Ouest Bretagne travaille à l'élaboration d'un plan de sécurisation de la permanence des soins, notamment en matière d'anesthésie, » précisant que « Madame Bachelot détourne les chiffres de leur contexte ».
Pour le docteur Yvon Roudaut, 56 ans, chef de l'unité de médecine à orientation cardiologique de l'hôpital de Carhaix-Plouguer, dans un courrier adressé à Antoine Perrin, Directeur de l'ARH, le médecin se dit « certain que dans une Communauté Hospitalière de Territoire , le Centre Hospitalier de Carhaix, avec l'appui d' autres structures telles que le CHU de Brest, peut tout à fait maintenir sa Maternité et une partie de sa Chirurgie (en imaginant par exemple d' effectuer certains gestes non lourds à Carhaix , tels l'appendicectomie, les interventions oculaires type cataracte, les cures de Hernie inguinale ou crurale, interventions pour syndrome du canal carpien ou maladie de Dupuyrien, les cholécystectomies Mais aussi les gestes de chirurgie orthopédique type Arthroplastie hanches ou genoux, interventions sur fractures, interventions ORL, ...) alors que les gestes plus lourds seraient effectués au CH de Quimper ou bien sur au CHU de Brest, en partenariat loyal. Il n 'est pas raisonnable de vouloir supprimer ces Services actifs alors que le plus proche plateau technique est au moins à 45 minutes ».
« Etes vous prêt d'ailleurs à assumer le risque de ''pépin'' en cas de problème médical grave sur le parcours ? » s'interroge le médecin.
Selon lui, « une telle fermeture aurait de graves conséquences. L'expérience prouve que la fermeture d'un service est souvent suivie d'autres fermetures. De plus, un hôpital comme le nôtre fonctionne tout particulièrement en symbiose, c'est à dire que chaque praticien a besoin de l'avis expérimenté de ses collègues pour traiter les patients qu'il prend en charge. Moi qui suis cardiologue, j'ai fréquemment besoin de l'avis soit du gastro-entérologue, soit du chirurgien pour résoudre par exemple un problème de douleur abdominale alors que le patient se trouve dans mon service pour une pathologie cardiaque. »