Le Ministère de la Santé lance avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la Santé (Inpes), dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS), lancent une nouvelle campagne sur la consommation de fruits, légumes et féculents, à la télévision et sur papier. L'objectif de cette campagne d'information est de barrer la route à « des idées fausses persistantes », notamment sur les féculents, les surgelés et les conserves.
Selon les derniers chiffres, 16,9% des adultes sont obèses en France, et 32,4% en surpoids, des données liées en partie à une alimentation déséquilibrée. C'est pourquoi le Programme national nutrition santé, lancé en 2001, a fixé notamment comme objectifs « au moins cinq fruits et légumes par jour » et « des féculents à chaque repas ».
Si les repères de consommation élaborés par le Programme National Nutrition Santé (PNNS) ont aujourd'hui d'une bonne notoriété auprès des Français, leur mise en application reste encore à améliorer. C'est notamment le cas des repères « Au moins 5 fruits et légumes par jour » et « Des féculents à chaque repas ». Aussi, le Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative et l'INPES ont-ils développé une campagne de communication afin d'inscrire ces deux repères de consommation dans un contexte quotidien en prenant en compte les différents freins à leur adoption.
La comparaison entre le Baromètre Santé Nutrition de 1996 et celui de 2002 a permis de constater une évolution positive de l'opinion (donc davantage de personnes choisissant la bonne réponse) à l'égard des féculents : 55,6 % des sujets pensaient que l'allégation « es féculents font grossir » était fausse en 2002 contre seulement 48 % en 1996. Cependant, cette idée fausse persiste, surtout chez les femmes. Selon une étude qualitative réalisée par l'INPES en 2007, les adultes jugent le repère relatif aux féculents (à chaque repas, selon l'appétit) surprenant. En effet, il correspond, dans les représentations collectives, à des produits « à limiter » car « ça fait grossir ». Par conséquent, le fait de suggérer d'en consommer « selon l'appétit » est mal accepté.
Or, l'intérêt nutritionnel se situe à plusieurs niveaux :
- ils fournissent l'énergie indispensable aux muscles, organes et cerveau grâce aux glucides qu'ils contiennent ;
- ils fournissent également des protéines végétales qui, combinées, peuvent être précieuses en cas d'alimentation strictement végétarienne. Cette combinaison doit assortir un produit céréalier et un légume sec (exemples : riz/lentille ; semoule/pois chiche ; maïs/haricots rouges) ;
- ils fournissent des vitamines du groupe B ;
- ils ne contiennent pas de lipides ;
- les céréales complètes sont très riches en fibres (dont les apports sont insuffisants dans l'alimentation actuelle) ;
- ils sont satiétogènes, c'est-à-dire qu'ils permettent de lutter contre la sensation de faim.
Autre idée fausse sur la qualité nutritionnelle des produits surgelés ou en conserve. Les fruits et les légumes sont-ils vraiment « meilleurs » frais, plutôt que surgelés ou en conserves ? Des chercheurs de l'INRA remettent en cause ce préjugé pourtant bien classique, de la supériorité des fruits et légumes frais sur les produits transformés. Bien menée, la congélation et la mise en conserves permettent au contraire de préserver un maximum de nutriments et de vitamines.
Les fruits et les légumes fournissent des vitamines (vitamine C principalement), des sels minéraux et des fibres. La composition des fruits est proche de celle des légumes mais la teneur en glucides (sucre) des premiers est toutefois plus élevée. Les sucres qu'ils contiennent sont surtout des sucres simples comme le fructose essentiellement, mais aussi du saccharose et du glucose.
S'il est vrai que les fruits et légumes frais regorgent de bienfaits (Béta-carotène, vitamines A, B9, C, potassium, magnésium'), leur conservation ou leur préparation (le simple fait de laver voire d'éplucher un fruit ou un légume frais) avant consommation les privent d'une proportion importante de leurs micro-nutriments.
Mais ces opérations permettent également de réduire l'ingestion de résidus de pesticides. Les fruits et les légumes frais gardent quoiqu'il en soit un intérêt nutritionnel évident, notamment s'ils sont cuits à la vapeur.
Les produits surgelés ou en conserves méritent une attention particulière. Les produits transformés « assurent une bonne préservation des teneurs en micro-nutriments ». « Celles-ci sont d'autant plus élevées que les récoltes industrielles se font plus généralement à maturité des fruits ou légumes et que la transformation intervient rapidement après la récolte ». Autre avantage des conserves et surgelés : ils sont disponibles toute l'année, et souvent moins chers, '
L'inadaptation des apports alimentaires ne peut, en règle générale, être considérée comme la cause directe des maladies qui sont aujourd'hui les plus répandues en France (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, obésité, ostéoporose'). En revanche, il est reconnu que cette inadaptation participe, d'une façon ou d'une autre, à leur déterminisme. Ces maladies ont un poids considérable en termes de santé publique, que ce soit sur le plan de la morbidité ou de la mortalité.