Certains genres de nanotubes de carbone 'considérés comme le nouveau matériau « magique »- se comportent comme l'amiante et pourraient mener à un cancer du poumon qui apparaîtrait plusieurs décennies après l'exposition, d'après les déclarations d'une équipe internationale de chercheurs mardi.

Les résultats de leur étude suggèrent que les blocks de construction très légers, 100 fois plus résistants que l'acier et utilisés dans un grand nombre de produits de tous les jours, pourraient être dangereux s'ils sont inhalés en grande quantité, d'après ce qu'a écrit l'équipe dans le journal Nature Nanotechnology.

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« Nos résultats suggèrent que davantage de recherches sont nécessaires et qu'une grande précaution est importante avant d'introduire de tels produits sur le marché si les effets négatifs à long terme veulent être évités » a indiqué Ken Donaldson, chercheur à l'Université d'Edinburgh.

Les nanotubes de carbone sont une forme de structure cristalline du carbone proche des fullerènes. Ces matériaux de tous les superlatifs, qui feraient peser 25 kg une automobile, sont les premiers produits industriels issus des nanotechnologies. Ils sont utilisés pour la construction, l'ingénierie structurelle ou encore l'aérospatial pour leurs qualités de résistance et de légèreté.

Mais depuis la découverte de cette structure il y a environ 20 ans, les chercheurs se sont toujours demandés s'ils pouvaient présenter des risques pour la santé. Cette question est particulièrement importante étant donné que le marché mondial des nanotubes de carbone devrait atteindre les 1 milliards de dollars d'ici 2014.

Les scientifiques se demandent tout particulièrement si les nanotubes de carbone se comportent de la même façon que l'amiante, qui a été très utilisée au 20^ème siècle jusqu'à ce qu'on montre que ce matériau pouvait causer un cancer des poumons qui pouvait mettre plusieurs décennies à apparaître après l'exposition.

Les chercheurs ont injecté différents types de nanotubes de carbone dans la cavité abdominale de souris et ont découvert que les injections longues et régulières provoquaient une inflammation et des lésions qui pouvaient mener à un cancer.

Mais l'étude suggère que les nanotubes courts et recourbés n'ont pas le même effet, ce qui indique que les produits utilisant ces matériaux pourraient être faits de telle sorte qu'ils soient sans danger, d'après les chercheurs.

Ils ont également déclaré qu'ils ne savaient pas encore si les nanotubes de carbone inhalés pouvaient atteindre le mésothélium, un tissu biologique qui recouvre les organes internes du corps, pour ainsi causer un cancer, parce qu'ils ont injecté les structures directement dans la cavité abdominale des souris.

La plupart des individus qui développent un mésothéliome ont travaillé dans des circonstances où ils ont inhalé des particules d'amiante.

« C'est un rappel à l'ordre pour la nanotechnologie en général et les nanotubes en particulier » a indiqué Andrew Maynard, chercheur au centre Woodrow Wilson à Washington.