Ce 16 mai, le collectif national contre les franchises médicales manifeste avec les usagers et personnels des caisses primaires d'assurance maladie (CPAM), dans l'Essonne, à la CPAM d'Evry, contre les franchises médicales mises en place par le gouvernement en janvier 2008.
A 15h30, ils demanderont à être reçus en délégation par le directeur de la CPAM, et ils organiseront un point de presse avec des responsables et des militants politiques et syndicaux, des professionnels de la santé, des personnels de la Sécurité Sociale, « tous ceux pour qui les mots « Sécurité sociale solidaire » ont un sens, celui de la justice et du progrès, et qui ont décidé de résister et de se battre. »
Le collectif national contre les franchises médicales et des personnels des caisses primaires d'assurance maladie demandent le retrait des franchises qu'ils considèrent comme un « obstacle à l'accès aux soins ».
Selon le collectif national contre les franchises médicales, avec le recul, « ce que dénonçaient dès sa mise en place de nombreux médecins, économistes et patients s'est révélé exact. » Il s'agissait « avant tout d'habituer les patients à payer toujours plus, à les amener à désespérer du système d'assurance-maladie issu de la Résistance, dans lequel chacun, quelle que soit sa condition sociale, se voit garantir un égal accès aux soins. »
Le collectif national contre les franchises médicales continue donc à protester conte la mise en place, depuis le 1er janvier, de franchises médicales de 50 centimes par boîte de médicament et par acte paramédical, et de deux euros par transport sanitaire, des franchises limités à 50 euros par an.
Cette mobilisation auprès de la caisse primaire d'assurance maladie d'Evry intervient alors que l'assurance maladie tire ses premiers bilans sur les franchises médicales. Voulues par Nicolas Sarkozy, le gouvernement estime que ces franchises rapporteront 850 millions d'euros par an, une somme qui servira au financement du plan Alzheimer, et à la lutte contre le cancer.
Pour le collectif, « on ponctionne douloureusement 850 millions d'euros par an dans la poche des malades, y compris ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, quand, selon l'analyse du Président de la Cour des Comptes, Philippe Seguin, la seule taxation des stock-options à l'égal des salaires ramènerait 3,5 milliards d'euros par an ! »
Frédéric van Roekeghem, directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), dans un entretien à la Tribune, a déclaré que « nous constatons un effet franchise, c'est-à-dire un infléchissement notable des dépenses remboursées de médicaments au premier trimestre.
Pour le collectif national contre les franchises médicales, il s'agit d'un « discours triomphaliste du Directeur de l'Union Nationale des Caisses d'Assurance-Maladie, Frédéric Van Roekeghem. »
Il « se félicite ouvertement de l'effet-franchise et de la décélération des remboursements de Sécurité Sociale, tandis que dans le monde réel de nombreux malades sont amenés à repousser certains soins ou à y renoncer. »
« Des représentants d'associations d'usagers alertent sur l'augmentation des demandes d'aide auprès des fonds d'aide sociale des CPAM ou des mairies. Les médecins généralistes constatent la diminution du nombre des consultations, le retard à certains accès aux soins, la complexité grandissante de certaines consultations trop tardives » précise le collectif.
« Avec le Collectif National Contre les Franchises Médicales et les organisations qui le composent, avec la CGT, aujourd'hui ce ne sont plus seulement les professionnels et les économistes de la santé qui dénoncent la politique gouvernementale de casse de la Sécu. Ce sont les usagers. »