Le Partenariat « Faire reculer le paludisme » a demandé une nouvelle fois aux dirigeants africains, vendredi, à demander plus de financements au niveau des bailleurs de fonds internationaux pour lutter contre cette maladie. Le paludisme, véhiculé par certains moustiques, est l'une des maladies plus meurtrières en Afrique.
Pour le Partenariat « Faire reculer le paludisme », le financement international pour endiguer cette maladie reste insuffisant, des financements qui ne seraient certainement pas les mêmes si cette maladie touchait, outre l'Afrique, l'Europe ou l'Amérique du nord.
« Faire reculer le paludisme », un partenariat mondial établi en 1998 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l'UNICEF et la Banque mondiale, a appelé l'Afrique à se mobiliser face à ce fléau qui tue trois millions de personnes chaque année. Slon l'organisation, il manque deux tiers des sommes nécessaires qui permettraient de faire reculer cette maladie dévastatrice.
Le paludisme affecte essentiellement l'Afrique, et ce pour plusieurs raisons. La plupart des cas de paludisme en Afrique subsaharienne sont dus à « Plasmodium falciparum », la forme la plus grave car potentiellement mortelle de la maladie. Cette région héberge aussi les espèces de moustiques les plus efficaces, et donc mortels, qui transmettent la maladie. De nombreux pays d'Afrique étaient en outre privés des infrastructures et des ressources nécessaires pour organiser des campagnes antipaludiques durables et peu d'entre eux ont donc bénéficié des efforts déployés de longue date pour éradiquer le paludisme.
On compte chaque année au moins 300 millions de cas aigus de paludisme dans le monde, et plus d'un million de décès (essentiellement des enfants et des femmes enceintes). Environ 90% de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les jeunes enfants. Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les moins de cinq ans en Afrique (20%), estime l'Organisation mondiale de la santé.
Autre effet de cette maladie ? son impact sur l'économie des pays touchés. En effet, les économistes imputent au paludisme un déficit de croissance annuelle pouvant atteindre 1,3% dans certains pays d'Afrique.
Comment la combattre ? Le meilleur moyen actuel reste la prévention avec la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide. Côté médicaments, cela se complique car l'un des principaux problèmes que pose la lutte antipaludique en Afrique est la pharmacorésistance. La résistance à la chloroquine (antipaludique le moins cher et le plus largement utilisé), est courante dans toute l'Afrique. La résistance à la sulfadoxinepyrimethamine (SP), souvent considérée comme le premier substitut à la chloroquine, et le moins cher, progresse aussi en Afrique orientale et australe.
La lutte contre ce fléau ne dispose en fait « que d'un tiers des financements » qui seraient « nécessaires pour le faire reculer », a déclaré l'organisation Roll Back Malaria, ou « Faire reculer le paludisme », à l'origine de la journée mondiale de mobilisation contre cette maladie, vendredi dernier, sous le thème « Le paludisme - une maladie sans frontières ».
Un enfant meurt du paludisme toutes les 30 secondes, alors que tous ces enfants pourraient être protégés pendant leur sommeil par une moustiquaire imprégnée d'insecticide, ce qui malheureusement reste hors de portée de nombreuses familles. Le « monde a besoin de 120 millions de moustiquaires. »