L'incitation à l'anorexie devrait bientôt être sévèrement punie, de nombreux sites Internet se plaçant en tête des vecteurs d'incitation à l'anorexie et à la maigreur excessive qui sont donc visés par cette nouvelle loi.
Les députés de l'Assemblée nationale ont adopté une proposition de loi déposée par l'UMP qui prévoit jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende pour les individus qui inciteraient à l'anorexie, une maladie mentale qui concernerait entre 30.000 et 40.000 personnes en France.
Le taux de mortalité à 10 ans est de 5 %, il avoisinerait les 20 % à plus long terme, car la santé de celles et ceux qui en réchappent demeure irréversiblement fragilisée.
Sont particulièrement visés par ce texte de loi contre l'incitation à l'anorexie et à la maigreur excessive, qui doit encore passer le cap du Sénat, les sites Internet et blogs de personnes qui poussent à l'anorexie, une maladie qui peut déboucher sur des graves problèmes de santé et la mort.
Les députés de l'Assemblée nationale ont donc adopté ce mardi, en première lecture, une proposition de loi pour lutter contre l'anorexie, y compris sur Internet. Cette proposition de loi, qui doit être soumise à l'examen du Sénat, a pour objet de créer « une incrimination spécifique de la provocation » à l'anorexie.
Les principales dispositions de l'article unique de la proposition de loi adoptée par la commission sont : des peines de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende pour l'incitation à la maigreur excessive, notamment par la publicité quel qu'en soit le mode ; des peines portées à trois ans et 45 000 euros en cas de décès.
Pour Valérie Boyer, qui a porté cette proposition de loi visant à combattre l'incitation à l'anorexie, « ses répercussions sanitaires, à court ou long terme, sont souvent très graves. L'anorexie peut en effet entraîner, notamment, une anémie, une ostéoporose, la perte des capacités physiques et musculaires, voire la détérioration des organes vitaux et des problèmes cardiaques. Surtout, le taux de mortalité serait l'un des plus importants parmi les troubles psychiques : pour l'anorexie mentale de type restrictif, c'est-à-dire sans accès boulimique, le taux de mortalité serait en effet de 5 % par dénutrition après dix ans d'évolution, et de près de 10 % dans la forme boulimique. »
Internet dans la ligne de mire du gouvernement ?
Selon la député, « il est extrêmement préoccupant que des incitations à une maigreur excessive tendent à se développer depuis plusieurs années, de façon directe ou à travers différents moyens de communication, en particulier les sites Internet « pro-anorexiques », dits « pro-ana ». Les membres de ce mouvement « pro-ana » y font l'apologie ouverte de l'anorexie et diffusent des recommandations qui peuvent conduire certaines personnes vulnérables à adopter des comportements alimentaires de nature à compromettre très gravement leur santé. Dans les cas les plus extrêmes, des pratiques à la limite de la manipulation mentale ne sont d'ailleurs pas sans évoquer certaines dérives sectaires. »
Selon elle, « Ainsi, la proposition de loi permettra de lutter non seulement contre les provocations directes à des comportements anorexiques, c'est-à-dire visant une ou plusieurs personnes déterminées, comme le prévoyait déjà ce texte, mais aussi, de façon plus large, d'incriminer la diffusion de contenus incitant à l'extrême maigreur, quel qu'en soit le support, ce qui s'appliquera donc notamment à certains sites Internet « pro-ana ». »