Le facteur social influe sur la santé et l'accès aux soins des Français selon l'Enquête Santé Protection sociale (ESPS) 2006 de l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) qui dresse un tableau de l'état de santé, des soins et de la protection sociale de la population de France métropolitaine selon ses caractéristiques sociales. En effet, plus d'un Français sur sept (14% de la population) renonce à des soins pour des raisons financières.
Principaux enseignements sur l'état de santé général des Français : Trois personnes sur quatre se déclarent en bonne santé ; L'état de santé déclaré varie selon le milieu social ; Près de la moitié des renoncements aux soins de santé concernent la santé bucco-dentaire ; L'absence de couverture complémentaire est le principal facteur de renoncement ; Renoncement au médecin spécialiste depuis la réforme du médecin traitant ; Les jeunes adultes et les personnes très âgées sont les moins couverts par une couverture complémentaire maladie ; Les cadres ont plus souvent accès que les ouvriers aux couvertures complémentaires collectives ; L'effort financier a fournir pour acquérir une couverture complémentaire individuelle est plus important pour les ménages modestes et âgés.
Selon cette enquête publiée par l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) le 08 avril, menée auprès de plus 20.000 personnes, plus d'un Français sur sept (14% de la population) renonce à des soins pour des raisons financières. En 2006, ESPS a interrogé 8 000 ménages et 22 000 individus. Un suréchantillon de ménages couverts par la Couverture Maladie Universelle Complémentaire a complété l'échantillon habituel, afin de mieux décrire les caractéristiques d'état de santé et d'accès aux soins de cette population.
Pour l'Irdes, les premières exploitations de l'enquête 2006 montrent une nouvelle fois le fort gradient social des statistiques de santé. Les ménages aux revenus les plus faibles (chômeurs, ouvriers, employés du commerce...) déclarent à la fois un plus mauvais état de santé, les taux de couverture en complémentaire santé les plus bas et le plus de renoncements aux soins.
Les ménages qui bénéficient des revenus les plus élevés, notamment les cadres, se déclarent en meilleure santé et bénéficient d'un accès plus facile et relativement moins cher à la complémentaire santé, notamment par l'intermédiaire de leur entreprise.
Pour la première fois, l'enquête donne « le taux d'effort » (% de revenu) des ménages pour s'offrir une complémentaire santé, un taux qui varie de 10 % pour les ménages les plus pauvres à 3 % pour les ménages les plus riches, sachant que les premiers, pour un taux d'effort trois fois plus élevé, bénéficient de contrats offrant des garanties inférieures à ceux des seconds.
En moyenne, 7 % des Français déclarent ne pas avoir de couverture maladie complémentaire et 14 % avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des douze derniers mois. Les renoncements concernent majoritairement les soins dentaires, puis viennent les lunettes et les soins de spécialistes.
Malgré l'existence de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU) et le chèque santé qui octroie une aide financière pour l'acquisition d'une complémentaire santé, l'accès à la couverture complémentaire santé reste très inégal en France, prévient l'Irdes.
L'édition 2008 de l'enquête vient d'être lancée auprès d'un échantillon de 22 000 personnes, elle visera notamment à faire le point sur l'impact des franchises de soins de santé en vigueur depuis début janvier 2008.