Près de 100 millions de personnes dans le monde ont des mutations génétiques qui maintiennent leur tension artérielle à un niveau faible et diminuent ainsi leur risque de développer une maladie cardiaque ou des reins, d'après ce que des chercheurs américains ont signalé dimanche.

Leurs découvertes, publiées dans le journal Nature Genetics, pourraient aider les scientifiques à concevoir de nouveaux médicaments pour la tension artérielle.

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« Nous avons découvert que les personnes présentant ces mutations génétiques ont 60% moins de chance de développer de l'hypertension » a déclaré Richard Lifton, un chercheur de l'Institut médical Howard Hugues de l'Université Yale dans le Connecticut.

Les personnes présentant ces mutations génétiques, sur trois gènes, produisent naturellement une sorte de médicament abaissant la tension artérielle.

« Nous avons trouvé qu'environ 2% de la population présentait ces mutations génétiques sur au moins un de ces trois gènes, même si l'ensemble des mutations identifiées est individuellement très rare ».

L'équipe de Richard Lifton a étudié l'ADN des individus prenant part à une étude sur le C'ur réalisée à Framingham dans le Massachusetts.

Les chercheurs ont identifié trois gènes connus comme étant la cause de maladies génétiques récessives rares, caractérisées par une tension artérielle dangereusement basse. Ces maladies affectent également les reins.

La consommation excessive de sel fait augmenter la tension artérielle, un problème qui affecte environ un milliard d'individus dans le monde, et qui est une cause majeure de crise cardiaque, d'attaque ou de défaillance du rein.

Mais toutes les personnes qui mangent trop de sel n'ont pas une tension artérielle élevée.

Les personnes ayant deux « mauvaises » copies des gènes, baptisés NCCT, NKCC2 et ROMK, ont des maladies telles que les syndromes de Gitelman ou de Bartter, qui font diminuer de manière extrême la tension artérielle. Deux des médicaments les plus fréquemment utilisés pour traiter ces problèmes de tension artérielle ciblent justement les fonctions de ces gènes.

« Nous avons utilisé la connaissance du spectre de mutations génétiques qui est à l'origine des syndromes de Gitelman et de Bartter pour faire un tri dans les centaines de changements de séquences que nous avons observé » a déclaré Richard Lifton.