L'Agence américaine de Protection de l'Environnement (EPA) a proposé une nouvelle règle lundi visant à protéger les enfants des risques liés à la peinture au plomb, mais un groupe indépendant affirme que cette règle doit être plus stricte pour être réellement efficace.
La règle affecte les entrepreneurs professionnels qui rénovent ou réparent des maisons, des écoles ou des centres de soins pour enfants construits avant 1978, lorsque la peinture au plomb a été interdite pour l'usage résidentiel. Adoptée par le Congrès en 1992, la règle prendra effet en avril 2010.
Près de 38 millions de maisons américaines contiennent de la peinture au plomb, d'après les déclarations de l'assistant à l'administrateur de l'EPA, James Gulliford.
James Gulliford a reconnu que la règle était censée être finalisée en 1996, et a ajouté que l'EPA avait été « activement engagée » sur ce sujet depuis lors.
La règle demande aux entrepreneurs qui réparent d'anciennes maisons et d'anciens bâtiments occupés par des enfants de prendre des précautions simples pour éviter de créer ou de répandre de la poussière de plomb. James Gulliford a indiqué que le coût estimé de l'application de cette règle était d'en moyenne 35 dollars par travail de rénovation ou de réparation.
« En retour, nous protégerons plus de 1.4 millions d'enfants ayant moins de six ans : nous pensons que c'est une règle très protectrice et très efficace par rapport à son coût » a conclu James Gulliford.
Patrick MacRoy du groupe à but non lucratif, Alliance for Healthy Homes (Alliance pour des maisons saines) a qualifié la règle de « premier pas important » mais a souligné des failles significatives dans cette règle malgré un tel délai.
« Après seize ans d'attente pour cette règle, je pense que nous nous attendions à ce qu'elle soit plus importante » a déclaré Patrick MacRoy. « Le problème le plus clair de la règle est son manque de méthode pour déterminer si les maisons sont saines après que le travail est fait ».
Dans le cadre des nouvelles procédures utilisées par le Département américain du Développement Urbain et de l'Immobilier, quand les ouvriers enlèvent de la peinture au plomb des bâtiments, ils doivent ensuite obtenir une « clearance », qui consiste à prélever un échantillon de poussière de plomb pour évaluer quelle quantité de plomb est laissée sur place, d'après Patrick MacRoy. L'échantillon est ensuite vérifié dans un laboratoire pour 5 à 10 dollars.
Mais au lieu de cette « clearance » traditionnelle, la nouvelle règle demande une « vérification de propreté », qui devra être effectuée par les mêmes personnes qui enlèvent la peinture au plomb. Cette vérification de propreté devra être faite en passant un tissu humide sur les surfaces du bâtiment et en vérifiant que le tissu est aussi blanc qu'une carte de référence fournie par l'EPA.
Depuis 1992, au moins 17 millions d'enfants ont été exposés à des niveaux dangereux de plomb inutilement. L'organisation de Patrick MacRoy a souligné dans un communiqué qu'alors que les parents se sont inquiétés ces derniers temps de la teneur en plomb des jouets de leurs enfants, l'exposition infantile au plomb est en grande majorité liée à la peinture au plomb dans les maisons.
La peinture au plomb peut provoquer des dommages irréversibles dans le cerveau des enfants, un retard mental et un retard de développement physique, réduire la durée de l'attention et retarder le développement f'tal d'après la Commission pour la Sécurité des Biens de Consommation.