Selon un rapport du Conseil national du sida (CNS) la Guyane connaît une « situation d'épidémie généralisée » au VIH / sida. Dans un rapport rendu public lundi le Conseil national du sida (CNS) tire la sonnette d'alarme face à la propagation du VIH / sida en Guyane qui serait épidémique.

Selon le Conseil national du sida (CNS), à l'origine de cette épidémie du VIH / sida en Guyane se trouve des décisions politiques mal adaptées. Pour le CNS, la lutte contre la maladie du sida en Guyane nécessite une réponse politique adaptée, en « rupture avec le modèle métropolitain. »

Publicité

La Guyane comptait, en 2005, 49 malades au VIH / sida pour 100.000 habitants, un taux de malades du sida 16 fois plus élevé qu'en France et 9 fois plus qu'en Ile-de-France. Environ 1.100 malades du sida sont suivies dans les trois hôpitaux situés à Cayenne, à Kourou et à Saint-Laurent, précise le CNS.

Dans les faits, toujours selon le CNS, la Guyane connaît une situation plus proche de celle de nombreux pays en développement que de celle de la France métropolitaine, précisant que les moyens de lutte mis en oeuvre contre cette épidémie « ne sont absolument pas à la hauteur » de la situation actuelle. Pour le CNS, les moyens mis en 'uvre sont de type métropolitain et donc « inadaptées » au milieu tropical, et 40% des cas sont dépistés trop tardivement.

Pour le CNS, du contexte particulier de la Guyane « écrasé de problèmes différents », doivent naîtrent des stratégies de prévention adaptées notamment face à un important flux migratoire, recommandant entre autre « d'aller au plus près des populations » et de mettre en place des tests rapides de dépistage du sida.

Le Conseil national du sida a été créé par un décret du Président de la République en date du 8 février 1989 (modifié par décret en date du 16 novembre 2007). Cette initiative s'inscrivait dans le dispositif de lutte contre le sida mis en place à la suite du rapport du professeur Claude Got (« Rapport sur le sida » - Flammarion- 1989), comprenant également l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) et l'Agence française de lutte contre le sida (AFLS).

Le professeur Got plaidait pour la création d'un conseil national de réflexion sur le sida pour « ne pas laisser le gouvernement seul face à cette situation ». Caractérisé par son indépendance, son pouvoir de proposition et la publicité donnée à ses avis, le Conseil national du sida a été conçu afin d'être « mis à contribution pour des multiples problèmes de société créés par la maladie, nombre d'entre eux n'étant pas de nature éthique ».