Le nombre de cancer du sein a baissé entre 2005 et 2006 en France, selon une analyse publiée dans le Bulletin du Cancer. Or la baisse du nombre de cancers du sein entre 2005 et 2006 en France pourrait s'expliquer par la diminution du recours aux traitements hormonaux de la ménopause, selon Hubert Allemand, Brigitte Seradour, Alain Weill, et Philippe Ricordeau, auteurs de cette étude.

L'objectif de cette étude publiée dans le Bulletin du Cancer de janvier 2008 était de mesurer l'évolution du taux d'incidence du cancer du sein entre 2000 et 2006 et d'analyser les variations simultanées du dépistage mammographique et des traitements hormonaux de la ménopause (THM).

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Alors que le nombre de cancer du sein était en augmentation en France depuis la fin des années 1970, une nouvelle étude met en évidence une diminution de l'incidence (les nouveaux cas) des cancers du sein entre 2005 et 2006.

Les incidences ont été calculées à partir des affections de longue durée attribuées aux patients du régime général d'assurance-maladie pour un cancer du sein. Les évolutions des THM et des dépistages ont été mesurées respectivement à partir des bases de données de l'assurance-maladie et des évaluations du programme national de dépistage. Entre 2000 et 2004, la croissance annuelle moyenne du taux d'incidence du cancer du sein a été de 2,1 %, puis, ce taux a décliné avec - 4,3 % entre 2004 et 2005, puis - 3,3 % entre 2005 et 2006.

La diminution a été plus forte pour les femmes de 50 ans et plus : - 6 % et - 5,3 % respectivement aux mêmes périodes. Entre 2000 et 2006, les traitements hormonaux de la ménopause (THM) ont diminué de 62 % et le nombre de dépistages mammographiques organisés a augmenté de 335 %. La baisse de l'incidence en période de déploiement du dépistage est paradoxale. La diminution massive et simultanée des traitements hormonaux de la ménopause (THM) est la seule modification majeure de l'environnement pouvant expliquer cette baisse de l'incidence du cancer du sein, estiment les chercheurs.

Selon un rapport sur les causes de cancer en France (septembre 2007) de l'Académie nationale de Médecine, les traitements hormonaux de la ménopause sont en cause pour 2% des décès chez la femme principalement par cancers du sein et de l'ovaire.

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) « le THM comprenant l'association d'un estrogène et d'un progestatif augmente le risque de survenue de cancer du sein par rapport aux femmes ménopausées non traitées. Ce risque d'augmentation du cancer du sein a surtout été démontré avec certains types de THM pris par voie orale. Le risque n'est peut-être pas le même avec tous les produits. Une étude française récente suggère qu'il est plus faible avec un estrogène associé à la progestérone micronisée pour une durée d'environ 5 ans. » De plus, le THM expose aussi « les femmes traitées à une augmentation du risque d'accident vasculaire cérébral ».

L'Afssaps précise tout de même que « le THM est efficace pour traiter les symptômes de la ménopause (troubles climatériques incommodants). Ce traitement peut également être prescrit pour prévenir l'ostéoporose. » Elle rappelle aussi «  qu'à partir de 50 ans, que l'on soit ménopausée ou non, traitée ou non, il est recommandé d'effectuer, de façon systématique tous les 2 ans, une mammographie ».