Des scientifiques ont découvert une nouvelle méthode très prometteuse pour lutter contre un grand nombre de maladies en augmentant les défenses naturelles du corps contre les virus.

Mauro Costa-Mattioli de l'Université Mcgill à Montréal, qui a dirigé la recherche publiée mercredi dans le journal Nature, s'est montré très optimiste quant aux résultats réalisés chez les souris, qui selon lui, pourraient conduire à de nouveaux médicaments anti-viraux pour les humains.

Publicité

Les chercheurs ont désactivé deux gènes chez les souris qui répriment la production d'interférons, une protéine qui sert de ligne de défense des cellules contre les virus. Les souris ont produit des taux beaucoup plus élevés d'interférons, qui ont pour effet d'empêcher les virus de se reproduire.

La technique a rendu les souris et leurs cellules résistantes aux infections par le virus de la grippe et un certain nombre d'autres virus, d'après l'équipe de Costa-Mattioli. Les souris n'ont pas semblé avoir d'effets secondaires négatifs liés à l'augmentation de la production d'interférons.

Le procédé consistant à inactiver les gènes, connu sous le nom de « blocage des gènes », ne peut actuellement pas être appliqué aux êtres humains, mais les scientifiques disent qu'ils espèrent que des médicaments pourront être conçus pour affecter les deux gènes afin de protéger les individus des infections virales.

« Heureusement, nous pourrons mimer les résultats que nous obtenons génétiquement avec la pharmacologie » a déclaré Mauro Costa-Mattioli. « Je pense que ce sera un grand pas en avant ».

Les infections virales sont les maladies les plus fréquentes, allant de la grippe au SIDA, et peuvent être très difficile à réprimer. Les virus entrent dans les cellules vivantes et exploitent leur système reproductif pour survivre et se reproduire. Les interférons suppriment cette propagation virale.

« Les individus s'inquiètent depuis des années du potentiel de nouvelles pandémies virales, telles que la grippe aviaire » a déclaré Nahum Sonenberg, un étudiant à l'Institut Médical Howard Hugues à l'Université McGill qui a travaillé sur l'étude.

« Si nous avions maintenant les moyens de développer une nouvelle thérapie pour lutter contre la grippe, le potentiel serait énorme ».

Les chercheurs ont indiqué que la méthode avait le potentiel de lutter contre un grand nombre de maladies virales.

« Nous espérons que nous serons aussi capables de stopper d'autres virus tels que le virus Ebola et d'autres, à partir de ce que nous avons découvert jusqu'à présent » a déclaré Mauro Costa-Mattioli.

« Je pense que cela va bloquer un certain nombre de ces virus voire la majorité, mais je ne peux rien promettre. Je serais très naïf de penser que nous allons sauver le monde ».