Sept prévenus comparaissent à partir de ce mercredi au tribunal correctionnel de Paris pour la distribution, dans les années 1980, d'une hormone de croissance contaminée par la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

L'hormone de croissance était alors produite par extraction d'hypophyses sur des cadavres, ce qui a causé un certain nombre de contaminations par le prion, occasionnant des cas mortels de maladies de Creutzfeldt-Jacob. Ce risque a disparu depuis la production d'hormone de croissance par génie génétique.

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Ces sept prévenus vont donc être jugés par la justice parisienne pendant quatre mois pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires ». De leurs côtés, les prévenus nient être responsable d'un délit, et mettent en avant le manque de connaissances scientifiques à cette époque.

Selon un site qui traite du scandale de l'hormone de croissance, « à partir de 1973 et jusqu'en 1988, les carences en hormone de croissance étaient compensées par l'injection d'hormones extraites d'hypophyses humaines prélevées sur des cadavres. Le système était le suivant : l'association France Hypophyse visitait les morgues de France, de Bulgarie et de Hongrie pour se procurer des glandes hypophysaires. Celles-ci étaient revendues à l'institut Pasteur qui en extrayait des hormones de croissance, ensuite redistribuées par la Pharmacie centrale des hôpitaux. En France, 1698 enfants ont été traités par cette hormone, 93 sont décédés des suite de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et 5 développent la maladie.

L'injection de l'hormone de croissance aurait en effet aboutit à une centaine de morts, pour la plupart des enfants, atteints par la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie incurable qui détruit progressivement le système nerveux et provoque la mort en quelques mois.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob est en effet une dégénérescence du système nerveux central caractérisée par l'accumulation d'un prion. La période d'incubation peut durer des années avant l'apparition des premiers troubles de l'équilibre et de la sensibilité, puis vient une démence. L'issue de la maladie est toujours fatale.

En septembre 2001, l'institut Pasteur et l'association France-Hypophyse ont déjà été condamnés à Montpellier à 340.000 ' de dommages et intérêts et 54.000 ' pour le préjudice moral engendré à la famille de Pascale Fachin. Pascale Fachin est décédée en juin 2001, à l'age de 30 ans, des suites de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, après avoir suivi un traitement à l'hormone de croissance en 1985.

Les sept prévenus qui vont être jugés dans le procès de l'hormone de croissance sont :  Jean-Claude Job, ancien président de France-Hypophyse, Fernand Dray, ancien responsable d'un laboratoire de la fondation Pasteur, Henri Cerceau et Marc Mollet, anciens responsables de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Jacques Dangoumau, ancien fonctionnaire du ministère de la Santé, Elisabeth Mugnier et Micheline Gourmelen, deux médecins. Depuis 1991, l'instruction est en cours pour déterminer les responsabilités dans l'affaire de l'hormone de croissance.