La nutrition est l'un des facteurs majeurs contribuant à la survenue de diverses pathologies, dont l'obésité. L'obésité correspond à une augmentation excessive de la masse grasse de l'organisme dans une proportion telle, qu'elle peut avoir une influence sur l'état de santé.
La nutrition n'est pas l'unique cause de ces pathologies, mais en constitue un facteur favorisant, essentiel parmi d'autres facteurs d'environnement ou génétique. C'est un facteur pour lequel il est possible d'intervenir, estime l'Inpes.
Si la nutrition représente un facteur de risque, elle peut aussi être un facteur de protection. Les grandes carences alimentaires, qui persistent dans de très nombreux pays en développement, conduisent à des malnutritions.
De nombreux facteurs influencent l'apparition des principales pathologies qui touchent les Français (maladies cardiovasculaires, cancers, obésité, diabète, ostéoporose'). Ils sont en partie liés à l'environnement et au mode de vie : tabagisme, alcoolisme, insuffisance d'exercice physique ' Parmi ces facteurs, il est aujourd'hui bien établi que l'alimentation joue un rôle essentiel assure l'Inpes.
Selon l'Inpes, il est aujourd'hui parfaitement établi que l'alimentation et l'état nutritionnel participent de façon essentielle au développement et à l'expression clinique des maladies qui sont aujourd'hui les plus répandues en France, comme dans l'ensemble des pays industrialisés : Près d'un adulte sur 5 présente une cholestérolémie supérieure à 2,50 g/l ; Les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux') sont aujourd'hui la première cause de mortalité en France (32 % des décès), à l'origine de près de 170 000 décès chaque année ; Les tumeurs malignes représentent 29 % de l'ensemble des décès chez l'homme et 23 % chez la femme. Le nombre de nouveaux cas est estimé 280 000 par an.
La nutrition intervient sur certains types de cancers (notamment oropharyngés et digestifs) ; L'ostéoporose, qui entraîne une fragilité osseuse exposant les patients à un risque de fractures (en particulier du col du fémur) concernerait 10 % des femmes à 50 ans, 20 % à 60 ans et 40 % à 75 ans ; La prévalence du diabète, tous âges confondus, est estimée entre 2 % et 2,5 % de la population générale (plus de 80 % des diabètes sont liés à des surcharges et à des déséquilibres nutritionnels) ; L'hypercholestérolémie concerne près d'un adulte sur cinq (supérieure à 2,50 g/1).
L'obésité correspond à une augmentation excessive de la masse grasse de l'organisme dans une proportion telle, qu'elle peut avoir une influence sur l'état de santé (IOTF, 1998). La mesure de référence internationale actuelle est l'indice de masse corporelle (IMC) qui permet de faire des associations entre, d'une part IMC et pourcentage de graisse corporelle, et d'autre part IMC et taux de mortalité.
Chez l'adulte, on considère actuellement que : l'intervalle de l'IMC associé au moindre risque pour la santé est situé entre 18,5 et 24,9 kg/m2 ; le « surpoids » correspond à l'intervalle d'IMC entre 25 et 29,9 kg/m2 ; « l'obésité » est définie par un IMC > ou = 30 kg/m2 quels que soient l'âge et le sexe ; « l'obésité sévère » par un IMC supérieur à 35 kg/m2 et inférieur à 40 kg/m2 et « l'obésité massive » par un IMC supérieur à 40 kg/m2.
Chez l'enfant, l'obésité peut se définir par des valeurs supérieures au 97e centile de la distribution de l'IMC pour une classe d'âge donnée (OMS, 2000) ; par exemple, à l'âge de 10 ans, l'obésité est définie, en France, par une valeur de l'IMC supérieure ou égale à 20 kg/m2 (valeur correspondant, à cet âge, au 97e centile de la population de référence française).
Les pathologies liées à l'obésité : Reconnue par l'OMS comme une maladie grave à l'origine de complications sévères parfois mortelles, l'obésité est un enjeu majeur de santé publique à l'échelon mondial. Plus la quantité de graisses dans le corps est importante, plus l'organisme a besoin d'insuline.Au-delà d'un seuil, la production d'insuline est dépassée, c'est le développement du diabète.
Ainsi, une personne obèse a trois fois plus de risque d'être diabétique qu'une personne non obèse. Plus de 80% des diabètes de type 2 peuvent être attribués à l'obésité.
L'excès de sucre expose alors à l'hypertension artérielle (HTA), aux infarctus cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux (AVC), à des problèmes d'ophtalmologie et des risques de plaies cutanées notamment des pieds.
Les problèmes respiratoires concernent les apnées du sommeil (pauses respiratoires de 5 ou 10 secondes avec 20 à 30% des sujets obèses (1/4) qui souffrent d'apnées du sommeil.
Les problèmes rhumatologiques peuvent être très handicapants, avec des douleurs fréquentes et des lésions d'arthrose sur les hanches, genoux et vertèbres.
L'excès de graisses dans le sang, avec hypercholestérolémie, souvent associée à l'obésité renforce les risques cardiovasculaires. L'excès de graisses dans les veines est à l'origine de jambes lourdes, de varices et de phlébites altérant la qualité de vie.
Par ailleurs, selon l'Inpes, différentes études montrent une relation entre excès de poids et tous les types de cancer chez l'homme, en particulier de l'estomac, et de la prostate ou du rein chez l'homme ou du sein et de l'utérus chez la femme.
Les résultats de deux études, l'enquête nationale nutrition santé ' ENNS ' réalisée par l'Institut de veille sanitaire ' INVS - et une autre de l'Institut national du cancer- INCA - réalisées en 2006-2007 montrent une prévalence de l'obésité adulte (IMC1 > 30 kg/m2) de 16,9% et de surpoids (25,0 kg/m2 ≤ IMC ≤ 29,9 kg/m2, obésité non incluse) de 32,4% ;un pourcentage d'obèses semblable chez les hommes et les femmes mais une prévalence de surpoids plus élevée chez les hommes ; une prévalence de l'obésité chez les enfants2 de 3 à 17 ans de 3,5% et celle de surpoids de 14,3%, identique chez les garçons et les filles ; une prévalence de l'obésité qui augmente avec l'âge pour atteindre 24% chez les 55-74 ans chez les hommes et les femmes ; une prévalence de l'obésité sévère (indice de masse corporelle > 35 et <40) à 3,4%.
Les études OBEPI (enquête INSERM/SOFRES/ROCHE ) menées tous les 3 ans depuis 1997 sur un échantillon national d'adultes (par déclaration téléphonique) donnent en 2006 une prévalence de l'obésité de 12,4%, avec, entre 2003 et 2006, une tendance au ralentissement de la courbe de prévalence d'obésité. Cette tendance est confirmée par une analyse dans les centres d'examen de santé du Centre Ouest depuis 1995 (plus de 330 000 sujets au total). Les études montrent que le ralentissement observé concerne essentiellement les catégories aisées de la population.
Une étude menée avec l'Education nationale chez les enfants de CE1-CE2 âgés de 7 à 9 ans montre une prévalence stable du surpoids à 18,1% et de l'obésité à 4%. Comme pour les adultes, il existe une différence entre les enfants issus de catégories aisées pour lesquels la tendance est à la diminution et ceux issus de catégories défavorisées dont la fréquence d'obésité continue à croître légèrement. L'Inpes précise que cette stabilisation mise en évidence chez les enfants est réalisée à un niveau de prévalence qui comparée à celle existant dans les autres pays européens demeure moins élevée.
La France, les Pays-Bas et la Suède sont les pays où la prévalence de l'obésité infantile est la moins importante.