Les mesures mises en oeuvre pour 2008 en matière de nutrition et d'obésité concerneront quatre grands axes de travail : Réunion de concertation sur la publicité pour les aliments et les boissons diffusée au cours des programmes télévisés pour les enfants dès la première semaine de mars ; Incitation au retrait des confiseries et des sucreries aux caisses ; Nouvelles recommandations nutrition appliquées par une évolution réglementaire sur la restauration scolaire ; Installation de l'Observatoire de la qualité alimentaire.
Focus sur la relation entre publicité et obésité chez les enfants. Une réunion de concertation sur la publicité pour les aliments et les boissons diffusée au cours des programmes télévisés pour les enfants aura lieu dès la première semaine de mars.
En effet, chez les jeunes, les conduites alimentaires responsables de surpoids ou d'obésité sont liées à plusieurs facteurs (place de l'alimentation et du repas dans la vie familiale, équilibre des menus, consommation d'aliments et de boissons sucrés ou salés en dehors des repas, déficit d'activité physique) parmi lesquels il est nécessaire de tenir compte du contexte promotionnel des aliments et produits manufacturés.
La législation et la réglementation prévoient déjà que les messages publicitaires en faveur des boissons avec ajouts de sucre, de sel ou d'édulcorant de synthèse et des produits alimentaires manufacturés soient accompagnés d'une information à caractère sanitaire (loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique).
Il s'agit d'une mesure d'éducation nutritionnelle qui vise à sensibiliser le public général, notamment les enfants, et à faire connaître les repères essentiels en matière de nutrition, en particulier ceux mis en place dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS).
Inscrite dans une démarche de prévention, cette mesure contribue à la lutte contre les pathologies associées à une alimentation déséquilibrée et une mauvaise hygiène de vie dont l'obésité.
Plusieurs études réalisées par l'Institut national de promotion et d'éducation pour la santé (INPES) montrent une très grande acceptabilité d'une information sanitaire accompagnant les messages publicitaires en faveur des boissons avec ajouts de sucre, de sel ou d'édulcorant de synthèse. Mais les résultats dans ce domaine sont encore insuffisants et les changements de comportements que ces messages peuvent susciter peuvent être accentués par d'autres mesures d'accompagnement. Cette acceptabilité montre à l'inverse que les messages publicitaires sont également intégrés par jeunes.
Dans un premier temps, le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports fera appel au sens des responsabilités des professionnels du domaine.
Pour ce faire, il organisera une réunion de concertation sur la publicité pour les aliments et les boissons diffusée au cours des programmes télévisés pour les enfants la première semaine de mars 2008. Plusieurs représentants y seront invités : l'association nationale des industries alimentaires (ANIA), la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), les associations de consommateurs, l'union des annonceurs (UDA), le bureau de vérification de la publicité (BVP), le syndicat des associations de conseil en communication (AACC), l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), des experts du domaine (pédiatrie, marketing, universitaires, psychologie de l'enfant, un expert d'un autre pays de l'Union Européenne), ainsi que les autres ministères concernés (la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ' DGCCRF ' du ministère de l'économie, des finances et l'emploi, la direction générale de l'alimentation ' DGAL ' du ministère de l'agriculture et de la pêche).
Lors de cette réunion devra être élaboré un cadre dans lequel les interprofessions, entreprises et annonceurs pourront inscrire des engagements volontaires et la suppression de la publicité pour certains aliments pendant les programmes télévisés destinés aux enfants devra être effective en avril 2008.
Le cadre des engagements d'autodiscipline pourra également concerner : les supports à considérer et, le cas échéant, les heures de diffusion ; les modalités d'utilisation de ces supports (par exemple éviter le "placement de produit" dans les émissions pour jeunes) ; l'âge limite à prendre en compte ; les aliments et boissons à prendre en compte.
Une évaluation sera réalisée en mai 2008, et en cas d'échec de cette démarche, des perspectives législatives pourraient être envisagées conjointement avec le ministère de la Culture et de la Communication.