Vaccination contre l'Hépatite B, des responsables de laboratoire ont été mis en examen par la justice pour « tromperie aggravée » Il aura fallu attendre quatorze ans après la campagne nationale de vaccination contre l'hépatite B, pour que la justice désigne les responsables de deux laboratoire qui avaient mis au point et commercialisé le vaccin contre l'hépatite B, comme coupable de « tromperie aggravée ». Ils ont été mis en examen.
Le succès de la promotion pour la Vaccination contre l'Hépatite B conduira à « une très large diffusion au delà des cibles prévues avec plus de 75 millions de doses vendues fin 1997 dont 53 millions entre 1994 et 1996, la vaccination de plus de 20 millions de français, non seulement enfants et préadolescents, mais aussi adolescents, adultes et même personnes âgées. »
Le vaccin contre l'hépatite B prévient la survenue de maladies graves : hépatites aiguës fulminantes, cirrhoses, cancers (cancer du foie) ; à ce titre, c'est le premier vaccin disponible contre un cancer. Son efficacité atteint pratiquement 100 %. C'est pourquoi la France, comme les autres pays, s'était engagée dans un programme de vaccination, à la suite de la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1991. « Les bénéfices de la vaccination contre l'hépatite B sont importants et démontrés », assurait alors le ministère de la santé.
Jusqu'en 1994, le vaccin contre l'hépatite B était considéré comme un des plus sûrs de tous les vaccins. Des réactions locales au site d'injection étaient notées dans 22% des cas, mais les poussées fébriles et autres signes généraux étaient considérés comme rares.
Or, depuis le début de la campagne de vaccination contre l'hépatite B de 1994, plusieurs milliers de cas d'effets indésirables attribués au vaccin avaient été notifiés. Ces cas ont tous été individuellement évalués, ce qui a amené à en rejeter une bonne partie en particulier les éventuels doublons ou les cas comportant des informations manquant de validité. Parmi les cas restants, on dénombrait au 31 mars 2001, 862 atteintes neurologiques dont 771 atteintes démyélinisantes aiguës centrales. 46% des cas notifiés sont survenus dans les deux mois après la vaccination.
Il s'agissait alors de l'une des plus grande série d'effets indésirables recueillis par la pharmacovigilance depuis sa naissance en 1974. Ce nombre est d'autant plus élevé qu'il existe une certitude de sous-notification, mais il doit être relativisé dans la mesure où de 22 à 29 millions de personnes ont été vaccinés en France durant cette période avec 86,5 millions de doses de vaccin vendues. (Source : rapport Dartigues - Février 2002).
Au total, ce sont quelque 1.300 Français vaccinés contre l'hépatite B qui subiront des effets secondaires neurologiques, dont un millier de scléroses en plaques, selon des estimations.
Le 06 mars 2000, le ministère de la santé écrivit dans un communiqué de presse que « la question actuellement très médiatisée est celle de la possibilité, non démontrée, de survenue de cas de sclérose en plaque imputables au vaccin. En l'état actuel des connaissances scientifiques, aucune étude française ou internationale ne démontre la réalité de ce risque. Cependant, la vigilance des experts reste en alerte. Il est important de comprendre que la question des risques supposés liés à la vaccination contre l'hépatite B ne remet pas en cause les bénéfices de cette vaccination et que les dernières conclusions des experts autour de cette question n'ont pas justifié d'éventuelles modifications des recommandations actuelles pour la vaccination contre l'hépatite B. »
Le lien de causalité entre vaccination contre l'hépatite B et sclérose en plaques, sera pris en compte par le Conseil d'Etat en 2007 au sujet d'une infirmière originaire de Sarreguemines en Moselle, atteinte d'une sclérose en plaques, à la suite d'une vaccination obligatoire contre l'hépatite B.
8 ans après, les responsables de l'ex-laboratoire « SmithKline Beecham » (GlaxoSmithKline, GSK) et de l'ex-société Pasteur Mérieux MSD Aventis Pasteur (Sanofi Pasteur MSD), deux laboratoires qui avaient fabriqué le vaccin contre l'hépatite B, sont poursuivis pour « tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d'un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l'homme », selon l'AFP, citant une source proche du dossier.