Les placebos sont une prescription étonnamment très commune, d'après une étude américaine dans laquelle près de la moitié des médecins interrogés ont répondu qu'ils avaient recours à des médicaments factices dans certains cas.

Des chercheurs de l'Université de Chicago ont déclaré jeudi que l'étude suscitait des questions éthiques et suggérait qu'il était nécessaire de mieux reconnaître et comprendre l'utilisation des placebos.

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« Cela illustre le fait que les médecins pensent que l'espérance et la foi ont un potentiel thérapeutique » a déclaré Rachel Sherman, une élève en médecine à l'Université de Chicago, dont l'étude a été publiée dans le Journal of General Internal Medicine.

L'idée qui réside derrière les placebos est que quand les patients pensent qu'ils obtiennent un traitement efficace, ils se sentent parfois mieux, même si les médicaments n'ont pas d'effet en réalité.

Les placebos sont souvent utilisés dans des essais cliniques pour comparer les bénéfices des médicaments, et souvent les patients qui prennent des placebos montrent certaines améliorations de leur état. Mais très peu d'études ont à ce jour montré comment les médecins utilisent les placebos dans leurs pratiques de routine.

Rachel Sherman et le Dr. John Hickner, un professeur de médecine familiale de l'Université de Chicago, ont envoyé des questionnaires à 466 internes de trois centres médicaux académiques de la région de Chicago. Près de la moitié, soit 231, ont répondu.

Parmi ces 231 médecins, 45% ont déclaré qu'ils avaient utilisés un placebo au cours de leur carrière, un nombre qui a surpris les chercheurs. Mais 12% des médecins interrogés ont déclaré que les placebos ne devraient jamais être utilisés.

« Nous sous-estimons peut-être le potentiel naturel de rétablissement des individus » a déclaré Rachel Sherman.

Mais elle a ajouté que cette pratique suscitait des questions éthiques, et notamment que l'on pouvait se demander si un médecin a l'obligation d'obtenir le consentement de ses patients avant de leur fournir des placebos.

Parmi les médecins qui ont affirmé avoir déjà utilisé des placebos pour des cas cliniques, 34% ont déclaré qu'ils avaient dit à leurs patients que la substance qu'ils leur donnaient était quelque chose qui « pourrait aider mais ne leur ferait aucun mal ».

Près d'un tiers ont donné d'autres informations aux patients, dont par exemple : « cela pourra vous aider mais je ne suis pas sûr que ça marchera ».

19% ont déclaré que c'était « une médication » et 9% ont qualifié les placebos de « médicament sans effet spécifique » avant de le prescrire à leurs patients. Seuls 4% des médecins ont explicitement dit à leurs patients qu'il s'agissait de placebos.