Une réunion internationale a récemment soulevé le problème de la pollution due au mercure, une épreuve jugée décisive sur l'ambition des gouvernements pour diminuer les polluants toxiques en général, selon le chef de l'environnement de l'ONU.
Elle a également fait état que des scientifiques vérifient en ce moment même des hypothèses selon lesquelles le changement climatique pourrait déclencher la réactivation d'anciens dépôts de mercure notamment aux pôles.
Le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, a affirmé il y a quelques jours que les gouvernements doivent accélérer leurs efforts pour réaliser un accord international sur le mercure, un métal toxique lourd, qui entre dans la chaîne alimentaire. Achim Steiner, Sous-secrétaire général de l'ONU, a précisé que les scientifiques parlent des dangers du mercure pour la santé et l'environnement depuis plus d'un siècle.
Les experts sont en effet de plus en plus préoccupés par la croissance de la combustion du charbon, qui est naturellement contaminé par le mercure, et qui mène a l'émission de mercure dans l'air dans certaines parties du monde a partir desquelles il peut se propager dans le monde entier.
La hausse du prix de l'or pourrait également augmenter la pollution due au mercure au niveau local et mondial. En effet, le mercure, un métal toxique, est utilisé pour extraire l'or des minerais dans de nombreuses opérations minières artisanales, impliquant par des millions de travailleurs et leurs familles.
Pour le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement, même si de nombreux pays ont, au cours de ces dernières décennies, essayé de réduire les utilisations et les émissions de mercure et de protéger leurs citoyens contre l'exposition à ce métal toxique lourd, il n'y a toutefois « pas encore de réponse clair et décisive pour faire face a l'enjeu du mercure, et ceci doit être rapidement mis en place. »
« Il n'y a pas de raison d'attendre avant d'agir sur le mercure. Des alternatives viables existent pour pratiquement tous les produits à base du mercure et des procédés industriels utilisant du mercure », a précisé le directeur du PNUE.
Le mercure, un métal lourd qui peut avoir des effets tels que des lésions cérébrales chez les enfants en bas âge, est utilisé dans des produits aussi divers que les ampoules électriques, les plombages dentaires et les thermomètres. Le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement estime qu'aujourd'hui chaque personne vivante, soit 6,5 milliard de personnes, est susceptible d'avoir au moins des traces de métaux lourds dans ses tissus.
Le PNUE encourage les gouvernements, en collaboration avec l'industrie et la société civile, à considérer "des objectifs clairs et ambitieux" pour réduire les niveaux du mercure mondialement, et au long terme éliminé mondialement les produits et des procédés à base de mercure. Ces objectifs pourraient être : Un accord d'élimination du mercure dans les produits et de procédés, comme par exemple la production du matériel médical et du chlore, avec comme objectif d'éliminer complètement les produits à base de mercure d'ici 2020 ; La réduction des émissions provenant de la combustion de charbon, avec les avantages supplémentaires d'une réduction de gaz à effet de serre et l'amélioration de la qualité de l'air locale ; Soutenir des initiatives comme celles de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel qui a pour objectif de réduire de 50% l'utilisation du mercure dans l'extraction artisanale d'ici 2017 en route vers une élimination totale.
De plus, le changement climatique pourrait être également source de pollution au mercure. Les scientifiques vérifient actuellement des hypothèses selon lesquelles le changement climatique peut déclencher la réactivation d'anciens dépôts de mercure suite à la hausse des températures des lacs ; ainsi que l'érosion et l'accélération de la fonte du pergélisol, les glaciers et les icebergs aux pôles. Aux pôles, le mercure, sous forme de méthymercure, peut ensuite pénétrer la chaîne alimentaire mondiale à travers les mammifères marins tels que les baleines et les phoques ainsi que des poissons capturés internationalement telles que l'espadon, le requin, le marlin, le maquereau, le doré, le bar de mer et le thon.