Le changement climatique pourrait mettre fin à la globalisation d'ici 2040 et menacer la sécurité nationale quand les nations se tourneront vers elles-mêmes pour conserver les ressources rares et quand les conflits éclateront alors que les réfugiés fuiront l'augmentation du niveau des mers et les sécheresses, d'après les avertissements d'experts de la sécurité nationale lundi.
Les pénuries pourraient définir les termes des nouvelles relations internationales au point culminant du changement climatique, d'après Leon Fuerth de George Washington University, l'un des auteurs du rapport.
La coopération mondiale basée sur un monde riche en ressources serait remplacée par un régime où les biens vitaux seront rares et où la sécurité nationale serait menacée par le changement climatique, a expliqué Leon Fuerth lors d'un forum baptisé « L'âge des Conséquences ».
« Certaines des conséquences pourraient essentiellement impliquer la fin de la globalisation telle que nous l'avons connue' alors que les différentes parties de la Terre se contracteront afin d'essayer de conserver ce dont elles ont besoin pour survivre » a déclaré Leon Fuerth, qui était un conseiller pour la sécurité nationale pour l'ancien Vice-président Al Gore.
Les pays riches pourraient « être confrontés à un processus de 30 ans au cours duquel ils devront renvoyer les gens arrivant par bateau » tandis que les pays les plus pauvres du monde seront confrontés aux pires conséquences environnementales, qui selon lui seront « extrêmement affaiblissantes en termes moraux », tout cela à cause du changement climatique.
« Le rapport suggère également que les genres de haine qui se développent entre les différents groupes seront accentuées alors que ces groupes essaieront de se déplacer vers des zones plus clémentes sur la planète » a expliqué Leon Fuerth.
Publié par le Centre des Etudes Internationales et Stratégiques, le rapport présente trois scénarios concernant les implications du changement climatique sur la sécurité nationale, en commençant avec les estimations moyennes du Groupe Intergouvernemental d'Experts des Nations Unies sur l'Evolution du Climat (GIEC).
Ce scénario, qui selon le rapport « est probable », prévoit un changement climatique avec un réchauffement de 1,3°C, avec une augmentation du niveau des mers d'environ 22 centimètres d'ici 2040.
« Nous prédisons un scénario dans lequel les individus et les nations seront menacés par des inondations massives et des pénuries d'eau, des catastrophes naturelles dévastatrices et des épidémies mortelles » a déclaré John Podesta, l'ancien directeur d'équipe du Président Bill Clinton, et actuellement président du Centre pour le Progrès Américain.
John Podesta a qualifié ce scénario d'inévitable, même si les Etats-Unis 'le plus grand émetteur au monde de dioxyde de carbone- entraient immédiatement dans un système international pour échanger des crédits sur les gaz à effet de serre.
C'est d'ailleurs très improbable que ça se produise, même si un projet de loi pour limiter les émissions de dioxyde de carbone est sur le point d'être débattu, sûrement dès cette semaine, par le Comité du Sénat sur l'Environnement et les Travaux Publics.
Le Président G.W. Bush s'est opposé à des objectifs obligatoires sur les émissions, en disant qu'ils nuiraient à l'économie américaine.
Le changement climatique conduira à des migrations internes et entre les frontières, quand les individus quitteront les zones où la nourriture et l'eau seront rares. Ils fuiront également l'augmentation du niveau des mers, et les zones dévastées par les sécheresses, les inondations et les violentes tempêtes qui sont également prévues en tant que conséquences du changement climatique. C'est à ce moment là que la sécurité nationale sera menacée du fait des conséquences du changement climatique.
L'Asie du sud, l'Afrique et l'Europe seront particulièrement vulnérables à ces migrations massives, principalement venant des pays où l'intégrisme islamique a cru, d'après John Podesta.
Dans le Moyen-Orient a-t-il expliqué, les politiques sur l'eau domineront, avec le Jourdain qui créera un lien physique entre les intérêts de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, d'Israël et de la Palestine.