Le virus de la grippe aviaire en Europe est un danger sous-jacent, estime la FAO. Le virus H5N1 de la grippe aviaire pourrait devenir endémique dans certaines régions de l'Europe et la détection, canards et oies domestiques est cruciale, précise l'organisation onusienne.
Le virus H5N1 de la grippe aviaire en Europe est une menace potentielle selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le virus H5N1 de la grippe aviaire pourrait devenir endémique dans certaines régions en Europe ce qui rend cruciale la détection du virus sur des porteurs sains du virus à savoir les canards, les oies domestiques.
Le virus de la grippe aviaire H5N1 pourrait, dans certaines parties géographiques de l'Europe, se fixer chez les poulets et les canards et oies domestiques, a prévenu il y a quelques jours la FAO. Le virus de la grippe aviaire pourrait en effet être transmis aux volailles par des canards et des oies d'élevage en bonne santé qui joueraient ainsi un rôle de porteurs sains.
Aussi, la recherche de la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire dans les pays européens qui ont de fortes populations de canards et d'oies domestiques doit-elle être renforcée d'urgence, prévient l'organisation onusienne. Cet alerte aux porteurs sains de la grippe aviaire en Europe fait suite à la détection, en Allemagne, du virus H5N1 dans des élevages de canetons.
En effet, des chercheurs de l'Institut Friedrich Loeffler de Riems ont détecté le virus H5N1 de la grippe aviaire, fin août, chez des canetons retrouvés morts dans une ferme. Une recherche au sein de deux autres élevages de canards a révélé qu'en dépit de l'absence de signes cliniques et de mortalité, les animaux ont été en contact avec le virus H5N1 et que leur système immunitaire avait produit des anticorps en réponse à l'infection.
Pour Joseph Domenech, vétérinaire en chef à la FAO, il apparaît qu'un nouveau chapitre dans l'évolution de la grippe aviaire soit en train de s'ouvrir « sans bruit en plein c'ur de l'Europe ». Selon lui, s'il est démontré que le virus H5N1 peut persister au sein de populations de canards et d'oies domestiques apparemment en bonne santé, les pays doivent de « toute urgence réviser leurs programmes de surveillance et de suivi dans toutes les régions productrices de canards et d'oies ».
Il ajoute que l'Europe doit se préparer à affronter de nouvelles vagues de foyers de grippe aviaire, « très probablement de l'est vers l'ouest », si le virus H5N1 réussissait à se maintenir tout au long de l'année chez les oiseaux aquatiques d'élevage, d'où l'impératif d'intensifier la surveillance et le suivi de la circulation du virus chez les canards et les oies domestiques.
Le lien entre canards et oies domestiques et les poulets est considéré par de nombreux experts comme l'un des principaux facteurs de base de la souche hautement pathogène de la grippe aviaire dans les pays où le virus s'est implanté.
Les régions en Europe qui inquiètent les experts de la FAO, sont la région de la mer Noire (forte concentration de poulets et de canards et d'oies domestiques), l'Ukraine (le nombre de canards d'élevage est estimé à 20 millions), le delta du Danube en Roumanie (quatre millions de canards et quatre millions d'oies domestiques), .., des chiffres à mettre en parallèle « des fortes densités de poulets et d'oiseaux aquatiques en Asie où le virus continue à circuler parmi les poulets et s'est trouvé une niche dans des pays où l'on compte des dizaines de millions de canards et d'oies d'élevage » précise Jan Slingenbergh, fonctionnaire principal au service de santé animale de la FAO.
Après l'Asie et l'Afrique, l'Europe pourrait bien être le troisième continent où le virus H5N1 de la grippe aviaire pourrait devenir endémique, prévient la FAO.