Un risque de tumeur au cerveau avec les téléphones mobiles ? Deux nouvelles études sur les risques liés à l'utilisation des mobiles mettent en avant le développement possible de gliome, une tumeur du cerveau. Mais les scientifiques restent prudents en raison du manque de données actuelles.

Une première étude sur les téléphones mobiles estime la « possibilité d'une augmentation » du risque de gliome pour les « forts utilisateurs » de téléphones mobiles. Les auteurs de l'étude Interphone France, lancée en 1999, en vue d'établir un lien éventuel entre l'utilisation du téléphone mobile et le développement de certaines tumeurs du nerf acoustique, des glandes salivaires ou du cerveau, précisent que la marge d'erreur est encore trop importante pour donner des conclusions définitives.

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En revanche, pour Elisabeth Cardis, de l'unité de recherche sur les rayonnement du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui coordonne l'étude Interphone France, estime qu'il y a une « tendance générale à une augmentation du risque de gliome chez les plus gros consommateurs » de téléphone mobile.

Les « plus gros consommateurs » sont des personnes sur une durée de plus de quarante-six mois, qui ont utilisé plus de deux téléphones portables en 2001 ou qui ont totalisé plus de 260 heures de conversations et dont les appels durent plus de cinq minutes.

De plus, selon une autre étude, l'utilisation du téléphone mobile serait bien néfaste pour la santé. Une analyse portant sur dix-huit études conclut qu'au-delà de dix ans d'utilisation d'un mobile, le risque de développer une tumeur du cerveau maligne, le gliome, du côté où l'appareil est porté à l'oreille serait multiplié par deux. Cette affection toucherait chaque année environ 6 personnes sur 100 000. Pour les atteintes du nerf acoustique - le neurome -, le risque serait deux fois et demi plus élevé, dans ces mêmes conditions.

Selon le Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques (Criirem), une étude publiée en ligne par la revue Occupational and Environmental Medecine (OEM), contredit une étude rendue publique en septembre en Grande-Bretagne, selon laquelle "il n'a pas été montré que les mobiles étaient associés à des effets biologiques ou délétères".  Cette analyse a été conduite par les Suédois Lennart Hardell de l'université d'Orebro et Kjell Hansson de l'université d'Umea.

Mais selon Lawrie Challis, qui a dirigé l'étude britannique, propos rapporté par le quotidien The Independent, en raison du faible nombre de patients ayant utilisé un téléphone mobile depuis plus de dix ans, « il n'est pas possible à ce stade d'écarter la possibilité que des cancers puissent apparaître dans les prochaines années ». L'incertitude liée au temps de latence entre l'exposition aux champs électromagnétiques et le développement éventuel d'une tumeur reste l'un des principaux obstacles dans la conduite d'études épidémiologiques « conclusives ».