L'incinérateur du Valtom de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est en panne alors qu'il avait reçu un avis favorable de la Commission départementale compétente en matière d'environnement, de risques sanitaires et technologiques (Coderst) pour le démarrage de sa construction.
Comme à Clermont-Ferrand, ce sont une douzaine de projets d'incinérateurs de déchets qui sont en attente en France, car soulevant de nombreuses inquiétudes de la part des populations concernées. Le Grenelle de l'environnement a en effet mis en attente une douzaine de projets d'incinérateurs en France qui en compte actuellement 126, selon Greenpeace, contre 300 incinérateurs d'ordures ménagères (OM) au début des années 90.
Le VALTOM est le Syndicat de « Valorisation et de Traitement des Ordures Ménagères » du Puy de Dôme. Le VALTOM regroupe 9 syndicats c'est à dire 538 communes du département du Puy de Dôme et de la Haute Loire soit quelque 635 000 habitants. C'est le VALTOM qui pilote le projet d'installation du nouvel incinérateur.
En Corse aussi le projet d'incinérateur a du reculé sous la pression populaire. Il y a un an le Syvadec, syndicat mixte chargé par la collectivité territoriale de Corse d'étudier les solutions pour traiter les déchets de l'île, se prononçait pour l'implantation d'un incinérateur en centre corse.
Après des mois d'études et de nombreuses oppositions émanant du Collectif anti-incinérateur, il a annoncé fin juillet qu'il y renonçait « en raison des risques pour la santé liés à l'incinération » nous apprend le site Airpur.org. « Devenu syndicat de réalisation, le Syvadec va mener, en concertation avec les élus, les scientifiques et les écologistes, une nouvelle étude mettant l'accent sur le tri sélectif et des solutions alternatives comme le tri mécano-biologique, la méthanisation, la gazéification ou le traitement thermique avec pyrolyse des déchets résiduels. Le principe de valoriser les déchets par incinération ou thermolyse était pourtant inscrit au Piedma (plan interdépartemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés) adopté fin 2002 par les élus de l'assemblée territoriale et qui devra donc être révisé. »
A Clermont-Ferrand, en avril 2007, près de 500 médecins opposés à l'implantation d'un incinérateur départemental d'ordures ménagères avaient appelé à une pétition contre le projet d'incinération Clermontois. Selon ces médecins, « le fait que 250 000 personnes vivent dans la cuvette Clermontoise (site retenu pour le futur incinérateur) où les inversions de températures l'hiver et les canicules l'été, augmentent de façon insupportable la concentration des pollutions respirées par les habitants. Par ailleurs, les métaux lourds tels que le cadmium, le chrome, le plomb ' rejetés dans les fumées d'incinération, se concentrent dans les feuilles vertes ; or, la cuvette Clermontoise abrite de grandes cultures maraîchères alimentant en salades, épinards et légumes de toutes sortes la population de l'agglomération Clermontoise. »
« Tout cela nous amène à considérer que même dans le cas d'un fonctionnement normal de l'incinérateur, le site choisi pose un problème de santé publique » avaient-ils précisé, demandant que « soit reconsidéré le choix du site et que des études sérieuses soient menées pour trouver un site meilleur si et seulement si, un incinérateur est absolument nécessaire. »
Un collectif d'habitants de Clermont-Communauté, avait par la suite demandé au Préfet « de respecter les conclusions de la Commission d'enquête publique qui s'est prononcée à l'unanimité et avec force contre ce projet et de ne pas accorder son permis de construire » et Président du Conseil Général de mettre « immédiatement en place la révision du plan départemental de traitement des déchets en l'harmonisant avec les nouvelles méthodes de traitement : le tri-recyclage qui peut atteindre au moins 60% et la mise en oeuvre des méthodes fiables et connues pour être respectueuses de la santé publique et de l'environnement. » Ils sont Plus de 23 000 opposants à l'incinérateur ont signé la pétition contre le projet et, le 6 octobre dernier.