Radiothérapie au Centre Hospitalier Jean Monnet d'Epinal, une troisième mission d'expertise est confiée à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Suite à l'identification récente d'un nouveau dysfonctionnement dans le service de radiothérapie du centre hospitalier (CH) Jean Monnet d'Epinal, survenu de manière vraisemblablement systématique sur la période allant de 1989 à 2000, Roselyne Bachelot-Narquin, a chargé l'IRSN d'évaluer les conséquences cliniques possibles chez les patients traités durant cette période. 300 nouveaux cas de sur-irradiés ont été identifiés.
Une erreur de paramétrage du logiciel utilisé pour réaliser les traitements de radiothérapie ans le service de radiothérapie du centre hospitalier (CH) Jean Monnet d'Epinal a entraîné un surdosage des patients, qui concerne a priori l'ensemble des cancers traités entre 1989 et 2000, précise l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
L'analyse du dossier technique conduite par l'hôpital a révélé que la surexposition provenait de l'inadaptation d'un logiciel développé par le service de radiothérapie lors de la mise en route en 1989 d'une nouvelle méthode de positionnement du patient. Cette erreur semble avoir été reproduite de façon systématique jusqu'en juillet 2000.
Il s'agit donc d'une 3ème erreur découverte dans ce service de radiothérapie d'Epinal. Les deux précédentes portaient l'une sur une mauvaise utilisation d'un autre logiciel de traitement (CADPLAN), l'autre sur une utilisation excessive de l'imagerie de contrôle lors des séances de radiothérapie.
Selon l'IRSN, près de 5000 patients seraient concernés ; environ 300 nouveaux cas de sur-irradiés auraient reçu une dose supérieure de 7% à celle qui aurait dû leur être délivrée. Chez les autres patients, le surdosage n'excéderait pas 5,5%, une valeur de l'ordre de grandeur des incertitudes inhérentes aux pratiques standards de la radiothérapie, et qui ne devrait pas engendrer un excès significatif du nombre des complications secondaires qui peuvent survenir à la suite d'un traitement de radiothérapie, estime l'IRSN.
En effet, les investigations menées à Epinal par la division de Strasbourg de l'ASN et de l'Agence Régionale d'Hospitalisation, le 9 août 2007, ont permis de confirmer la première évaluation réalisée par l'hôpital : parmi les 4 500 patients concernés par l'erreur entre 1989 et 2000, un taux maximum de surdosage de 7 % pour un groupe d'environ 300 patients traités entre 1999 et 2000 a été mis en évidence, ce sont donc de nouveaux cas de sur-irradiés.
Cette nouvelle mission est la troisième confiée à l'IRSN par le ministère de la Santé concernant le service de radiothérapie du CH Jean Monnet d'Epinal. L'IRSN va constituer un panel d'experts en appui à la démarche d'évaluation scientifique qu'il va engager dans les plus brefs délais.
Trois causes distinctes de sur-expositions ont été successivement découvertes au service de radiothérapie du centre hospitalier (CH) Jean Monnet d'Epinal : Un accident grave, résultant d'une mauvaise utilisation du logiciel de planification du traitement affectant 24 patients traités pour un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005. Une première mission de radiopathologie avait alors été confiée à l'IRSN « afin que la prise en charge médicale de chacune des victimes soit réévaluée et que le meilleur soin possible leur soit apporté » ; Un dysfonctionnement grave systématique chez les patients traités pour cancer de la prostate : à chaque séance de contrôle de positionnement des patients par imagerie, une dose non prise en compte dans le traitement était délivrée. Environ 400 patients ont été sur-exposés de 8% entre 2001 et 2006. Une seconde mission d'évaluation des pratiques de radiothérapie conformationnelle avait été confiée à l'IRSN ; Un deuxième dysfonctionnement systématique de paramétrage, entre 1989 et 2000, d'un autre logiciel de planification du traitement qui a conduit à des temps d'irradiation légèrement plus longs. Pour l'ensemble des cancers traité au CH d'Epinal, environ 300 patients auraient ainsi reçu, durant cette période, un excès de dose d'environ 7%.