Wi-Fi et téléphones mobiles, les rayonnements sont-ils dangereux pour la santé ? Voici la question posée à l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) par les ministère de l'écologie et de la santé.
Les ministères de l'Ecologie et de la Santé ont effet commandité l'Afsset pour dresser un été de l'art des connaissances sur les rayonnements électromagnétiques émis par la téléphonie mobile et le Wi-Fi dans l'environnement. Plusieurs associations s'inquiètent en effet de l'impact sur la santé de ces rayonnements électromagnétiques émis par la téléphonie mobile et le Wi-Fi, comme Priartém et Agir pour l'environnement.
Pour Priartém, « les anglais ne sont pas les seuls à s'inquiéter du développement, sans la moindre étude d'impact sanitaire, d'une technologie qui utilise les mêmes fréquences que les fours à micro-ondes et qui correspondent, de fait, à de petites stations de base de radiofréquences installées à l'intérieur des maisons et des écoles. Le Gouvernement de la province de Salzbourg en Autriche a demandé d'attendre 18 mois avant d'installer le Wi-Fi et s'oriente vers un bannissement définitif de cette technologie du sans fil. Il faut souligner que, selon The Independent, l'association des médecins autrichiens qui avaient déjà, il y a quelques mois, mis en garde contre un usage inconsidéré du portable, lutte aujourd'hui contre le déploiement du Wi-Fi dans les écoles. »
« Au mois de mars, c'est le Parlement de Bavière qui a recommandé qu'aucune école n'utilise la technologie du sans fil Wi-Fi, suivant là, avec quelques mois de retard, une initiative identique prise par la ville de Francfort. »
Priartem et Agir pour l'environnement « demandent l'arrêt immédiat du programme d'implantation du Wi-Fi dans les établissements scolaires, une information grand public sur les interrogations actuelles sur les risques sanitaires qui pourraient être liés à cette technologie et le lancement d'études d'impact. Elles espèrent que les contacts qui viennent d'être pris avec le Ministère de la santé déboucheront sur des actions des pouvoirs publics allant dans ce sens. »
En attendant les résultats de l'étude menée par l'Afsset, Priartem et Agir pour l'environnement « invitent les parents d'élèves à agir pour que le Wi-Fi ne soit pas installé dans l'établissement scolaire de leur enfant ou, que si l'installation est déjà réalisée, la connexion filaire soit aujourd'hui privilégiée. »
Par ailleurs, une étude de l'Eurobaromètre (Commission européenne) plus d'un français sur deux se dit préoccupé ou très préoccupé par les risques potentiels sur la santé que représente la téléphonie mobile. Les français partagent cette inquiétude avec l'ensemble des européens (48% sur l'ensemble des pays européens). « Mieux l'hypothèse du risque est partagée respectivement par 76% des européens concernant les antennes-relais et 73% pour les effets du portable. La perception du risque liée à la téléphonie mobile est celle qui a le plus progressé durant les quatre dernières années, passant de 55% à 76%. »
Autre organisme qui se dit inquiet, le Criirem (Centre de recherche et d'Informations Indépendantes sur les Rayonnements électromagnétiques), qui a rendu publiques ses inquiétudes fin juin quant à la banalisation de l'usage de la technologie Wi-Fi, et à la généralisation du « tout sans fil », notamment à domicile.
Le Criirem (Centre de recherche et d'informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) a également mis en garde cet été contre des risques possibles provoqués par des téléphones mobiles hybrides GSM/Wi-fi portés contre la peau du visage ou tenus à la main.
Alors que les rayonnements GSM se situent dans des fréquences de 900 ou 1.800 mégahertz (Mhz), un terminal en mode Wi-Fi « émet des ondes pulsées à 2.450 Mhz, la fréquence optimum pour agiter les molécules d'eau ».
Le conseil scientifique du Criirem a récemment rappellé qu'il n'y a pas de seuil pour le déclenchement de réactions de type "syndrome des micro-ondes". Selon la sensibilité individuelle, des valeurs très faibles suffisent pour provoquer des sensations de chaleur ou de pulsations crâniennes, de fatigue, de migraines, d'insomnie'
« Lors de l'usage d'un téléphone Wi-fi, ou la proximité quotidienne avec un point d'accès, les expositions au Wi-fi s'additionnent et peuvent provoquer, dans la durée, ces réactions biologiques. Nous recevons régulièrement des témoignages en ce sens, » avertit Michèle Rivasi, Présidente du (riirem. « D'où nos interrogations sur l'impact d'un téléphone Wi-fi sur l'eau présente dans la peau ou le liquide céphalo-rachidien qui baigne le cerveau. »
Donc, à la demande du ministère de la Santé, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) est chargée de réaliser une synthèse des connaissances actuelles dans le domaine des champs électromagnétiques de radiofréquence, comme le Wi-Fi et la TMP (téléphonie mobile personnelle). L'évaluation devrait débuter début 2008.