Les autorités sanitaires françaises ont étendu la période d'investigation dans le cadre du suivi des patients sur-irradiés d'Epinal. La gravité de l'accident de radiothérapie à Epinal aurait été sous-estimée selon le ministère de la santé.
Dans le cadre du suivi des patients sur-irradiés au centre hospitalier d'Epinal, et notamment des deux missions IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) ' ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) et IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), demandées en mars dernier par le ministère de la santé, les experts mobilisés ont examiné un patient traité au début de l'année 2000, donc avant la période à risque de sur-irradiation identifiée jusqu'à ce jour, et présentant des symptômes de dosage excessif. Il vient donc s'ajouter aux victimes de l'accident de radiothérapie à Epinal.
Dans le cadre du suivi des patients sur-irradiés au centre hospitalier d'Epinal demandé par le ministère en charge de la santé, les experts ont examiné un patient traité début 2000, donc avant la période à risque de sur-irradiation identifiée jusqu'alors, et présentant des symptômes de dosage excessif.
Cette découverte a conduit les autorités sanitaires françaises à revoir la période d'investigation et faire des recherches antérieures. C'est ainsi que les autorités sanitaires ont mis en évidence une erreur systématique de paramétrage du logiciel utilisé pour faire fonctionner les appareils de radiothérapie entre 1989 et 2000.
La surexposition maximale identifiée à Epinal sur cette période est de 7%, inférieure aux taux maximum enregistrés pour les patients identifiés depuis juillet 2000. Elle concerne 300 patients traités pour divers types de cancers entre juillet 1999 et juillet 2000.
Les autres patients traités sur la période remontant à 1989 ont reçu des niveaux de surirradiation inférieurs à 5,5%, précise le ministère dans son communiqué.
Roselyne Bachelot-Narquin a demandé à ce que les patients ayant subi une sur-irradiation de 7% à Epinal soient tous individuellement contactés et se voient proposer une consultation et d'un suivi médical. Le dispositif actuel de suivi des patients sur-irradiés connus sera donc prolongé. Des renforts supplémentaires seront affectés à cet effet.
Roselyne Bachelot-Narquin a également demandé à l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) de piloter une évaluation des conséquences cliniques possibles pour les patients traités sur la période 1989-2000 compte tenu des appareils utilisés, des protocoles en place, des doses prescrites totales et par fraction et type de cancer.
La radiothérapie est une technique de traitement indispensable pour la prise en charge de nombreux cancers dont il importe de renforcer la qualité et la sécurité au bénéfice des patients. Dès sa prise de fonction en mai 2007, Roselyne Bachelot-Narquin a demandé au président de l'INCa (Institut National du Cancer), qui coordonne le groupe de travail sur la radiothérapie mis en place après le drame d'Epinal en mars 2007, d'accélérer ses consultations.
Roselyne Bachelot-Narquin a d'ores et déjà annoncé la mise en place de la dosimétrie in vivo, qui permet de mesurer en temps réel la dose reçue par les patients, le doublement du nombre de radiophysiciens en cinq ans et la définition d'une échelle de gravité des accidents de radiothérapie.
La ministre recevra les propositions de Dominique MARANINCHI dès la fin du mois de septembre. Ella annoncera dans les jours qui suivent des mesures fortes destinées à développer l'assurance qualité et la radiovigilance, à améliorer l'information des patients et la formation des professionnels en termes de moyens humains, matériel et réglementaire, conformément aux engagements qu'elle avait pris dès le printemps dernier.
Un numéro vert, le 0800 636 636, est mis en place dès ce vendredi 7 septembre 2007, 9 heures, afin que toute personne inquiète ou potentiellement concernée puisse obtenir les réponses à ses questions.